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Michel Gile/SIPA
Quelque 82 % des personnes interrogées par l’Ifop pour Acteurs publics estiment que l’argent consacré à la politique du logement est mal dépensé. Un consensus se dégage pour tailler dans les aides fiscales à l’investissement locatif.
Alors que la loi de Cécile Duflot, la ministre du Logement, portant à 25 % la part des logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants, est enfin parue au Journal officiel, le 19 janvier, les Français interrogés par l’Ifop expriment un jugement sévère sur la politique du logement en France. Seules 18 % des personnes interrogées estiment que l’argent public consacré chaque année par la France à la politique du logement est utilisé de manière efficace. 82 % sont d’un avis contraire.
Aucune variation géographique significative ne peut être relevée dans ces résultats qui ne semblent pas liés à un quelconque contexte local. Les réponses sont également assez homogènes du point de vue du niveau socioculturel des interviewés. On note toutefois un clivage politique : l’efficacité de l’utilisation des fonds publics est très faiblement perçue à droite (12 % seulement), mais sensiblement plus à gauche (26 %), notamment chez les proches d’Europe Écologie-Les Verts (38 %), sans qu’une majorité de jugements positifs ne soit atteinte.
Attente forte
Chère et peu efficace, la politique du logement pâtit, aux yeux des Français, de son incapacité à aider les publics qui en ont le plus besoin. Seuls 20 % des interviewés estiment que l’objectif en ce domaine est atteint. Le caractère “social” de la politique menée est donc très clairement mis en doute par l’opinion. Les catégories socioprofessionnelles populaires se montrent les plus circonspectes : 84 % des ouvriers jugent que les publics les plus en nécessité ne sont pas correctement aidés, 28 % estimant que ce n’est “pas du tout” le cas, signe d’une attente forte de soutien dans les franges de la population les plus précarisées.
Un moindre pessimisme émerge chez les jeunes (30 % pensent que les publics ayant besoin de la politique du logement sont aidés), et une fois encore chez les proches de la gauche (27 %) et d’EELV (34 %). Même s’il est à noter que les interviewés les plus proches idéologiquement de l’actuel exécutif et de la ministre du Logement, Cécile Duflot, demeurent critiques sur les effets de la politique du logement.
Invités à déterminer quelle aide publique pourrait être supprimée, les Français interrogés sont une majorité relative (42 %) à évoquer les incitations fiscales à l’investissement locatif. Il est frappant de relever que la volonté que ces dispositifs disparaissent progresse nettement avec l’âge (elle est citée par 52 % des 65 ans et plus contre seulement 27 % des 18-24 ans). Les habitants des communes rurales (45 %), de même que les cadres supérieurs et professions libérales (47 %) sont les plus nombreux à évoquer cet aménagement de la politique du logement.
Supprimer le prêt à taux zéro
Pour le reste, aucune hiérarchie particulière n’émerge quant à la suppression des autres aides testées. Quelque 17 % des interviewés veulent mettre fin aux subventions à la construction de logements sociaux (rappelons que l’extension du parc social figure parmi les objectifs prioritaires du gouvernement, la nouvelle loi prévoyant une décote pouvant aller jusqu’à 100 % du prix des terrains publics pour la construction de HLM), une proportion équivalente souhaite mettre fin au prêt à taux zéro.
Les sondés sont 14 % à souhaiter qu’on supprime la TVA à taux réduit dans le secteur du bâtiment (sachant que son taux devrait remonter à 10 % en 2014), et 10 % citent la disparition de l’aide personnalisée au logement. Les plus jeunes se montrent nettement plus sensibles que la moyenne à la suppression des subventions à la construction de logements sociaux (23 % des moins de 35 ans évoquent cette piste, le taux montant à 29 % chez les 18-24 qui en font leur première requête).
Sur l’ensemble des suppressions d’aides envisagées, le clivage est surtout politique : les proches de la gauche mettent clairement l’accent sur l’alourdissement de la fiscalité, via la suppression des aides fiscales à l’investissement locatif (49 %) et, à un degré moindre, la fin de la TVA à taux réduit pour le secteur du bâtiment (19 %). À droite, si la suppression des aides fiscales à l’investissement locatif arrive aussi en tête des mesures citées (38 %), c’est ensuite la disparition des subventions à la construction des logements sociaux qui est mentionnée (24 %, contre 8 % seulement parmi les sympathisants de gauche).
Damien Philippot, directeur au département “Opinion” de l’Ifop
Sondage réalisé par l’Ifop pour Acteurs publics auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) du 15 au 17 janvier 2013.