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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 18:35
Argenteuil : l’union locale CGT refuse de faire les frais de la restructuration de l’Espace Nelson-Mandela

La mairie prévoit de réorganiser le site, qui accueille les organisations syndicales, afin de laisser plus de place aux associations.

Argenteuil, vendredi 1er mars. À droite, Patrick Demay, secrétaire général de l'union locale CGT, et Myriam Lebkiri, secrétaire générale de l'union départementale CGT 95, dénoncent la volonté de la mairie. LP/T.C.

Argenteuil, vendredi 1er mars. À droite, Patrick Demay, secrétaire général de l'union locale CGT, et Myriam Lebkiri, secrétaire générale de l'union départementale CGT 95, dénoncent la volonté de la mairie. LP/T.C.

« Une attaque de nos locaux syndicaux. » C’est par ces mots que l’union locale CGT résume le projet de la mairie d’Argenteuil. Cette dernière prévoit de réorganiser les bureaux dévolus aux organisations syndicales de la commune au sein de l’Espace Nelson-Mandela. La surface dont dispose la CGT serait considérablement réduite. Mais, pour le moment, rien n’est encore confirmé, alors que des travaux doivent commencer ce mois-ci.

« On a eu une belle surprise en septembre », ironise Patrick Demay, secrétaire général de l’union locale CGT. Le maire, Georges Mothron (LR), leur aurait expliqué qu’il comptait installer les locaux de diverses associations au premier étage… précisément là où se trouvent les locaux de l’union locale CGT. Tout aussi concernés par ce projet, les unions locales CFDT et FO y sont aussi, ainsi que les syndicats CGT PTT, l’Union syndicale locale des retraités CGT, la CGT éducation, SUD éducation et la Confédération nationale du travail (CNT).

Argenteuil. Le maire souhaiterait installer les locaux de diverses associations au premier étage… précisément là où se trouvent les locaux de l’union locale CGT.
Argenteuil. Le maire souhaiterait installer les locaux de diverses associations au premier étage… précisément là où se trouvent les locaux de l’union locale CGT. LP/T.C.

L’union locale CGT se retrouverait à terme dans ce qui fut jadis une loge de gardien. « Au rez-de-chaussée, il nous propose une salle à manger et deux chambres. Ça doit faire environ 50 m2, alors que là on a 176 m2 », reprend Patrick Demay. Aux yeux des syndicats, c’est trop juste et inadapté. « Il y a des formations syndicales, de l’accueil de salariés, toutes nos réunions sont organisées ici. On y vient pour travailler sur des tracts, souligne Myriam Lebkiri, cosecrétaire générale de l’Union départementale CGT 95. C’est un lieu d’utilité publique pour toute la commune. »

Et si le syndicat retournait au manoir ?

Avant de prendre ses quartiers au sein de l’espace Nelson-Mandela, la CGT avait ses locaux à la Bourse du travail, installée depuis 1945 dans un élégant manoir de la fin du XIXe-début XXe, situé au 12, avenue Jean-Jaurès, parfois nommé l’ancienne propriété Morin. « Dans les années 1980, elle lègue à la municipalité un bien hérité de l’après-guerre en contrepartie de son relogement à l’espace Mandela sur l’équivalent du 1er étage », assure l’union locale CGT dans un tract.

Argenteuil. L'ancienne Bourse du travail a été inaugurée en juillet 1945 dans ce manoir de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe. La CGT y est restée jusqu'en 1988.
Argenteuil. L'ancienne Bourse du travail a été inaugurée en juillet 1945 dans ce manoir de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe. La CGT y est restée jusqu'en 1988. LP/T.C.

Le nouveau bâtiment est inauguré le 11 novembre 1988, en présence d’Henri Krasucki, alors secrétaire général de la confédération. Le manoir, quant à lui, manque alors d’entretien. Il sera rénové à l’extérieur en 2012. L’année suivante, ses 8 000 m2 de jardin ont été aménagés en parc public. La CGT n’est pas contre récupérer le manoir. « On est partant si la municipalité refait l’intérieur », confie Patrick Demay. Il souligne qu’en 1988 un accord avait été conclu avec la mairie. « La municipalité devait reloger les organisations ouvrières », indique-t-il, en se basant sur un document d’époque.

Le maire veut « éviter de voir des locaux inutilisés »

La mairie n’a pas fait de proposition à la CGT depuis son rendez-vous de septembre. Le jour même où l’union locale tenait une conférence de presse sur ce sujet, son secrétaire général recevait un courriel lui proposant un rendez-vous le 8 mars à 16h30… jour de grève et de manifestations organisées à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « On aurait largement pu se voir avant », estime Patrick Demay, qui y voit une provocation.

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En attendant, le projet avance. « Ça fait deux semaines qu’on voit des gens prendre des mesures », note Myriam Lebkiri. La CGT n’entend pas laisser faire sans réagir. « Quand il y aura une mobilisation, ils seront obligés de discuter autrement », juge Jibé Poiaghi, de la CGT éducation.

La mairie n’a pas répondu à nos sollicitations. Elle renvoie vers les déclarations de Georges Mothron sur le réseau social X (anciennement Twitter). « Je regrette la polémique inutile lancée, il y a quelques heures, par des syndicats quant au devenir des bureaux qu’ils occupent », indique-t-il. Il précise que des plans ont été établis à la suite de la rencontre de septembre, en prenant en compte les besoins des syndicats et associations. « Je rencontrerai, évidemment, les différents responsables, comme je m’y étais engagé, afin de leur présenter les pistes de travail. Au-delà de la polémique, l’objectif de ce projet de réaménagement de l’espace Mandela est clair : accueillir un maximum d’associations argenteuillaises dans les meilleures conditions et éviter de voir des locaux inutilisés », a-t-il ajouté.

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