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16 décembre 2022 5 16 /12 /décembre /2022 22:16
Un Sdf retrouvé mort dans l'incendie de son abri à Argenteuil

Hocine, 50 ans, sans domicile fixe, est décédé dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 décembre 2022 après l'incendie de la guérite où il avait trouvé refuge à Argenteuil.

Le corps sans vie d’Hocine a été retrouvé mercredi 14 décembre 2022 au matin, après l’incendie de la guérite où il avait trouvé refuge à Argenteuil.
Le corps sans vie d’Hocine a été retrouvé mercredi 14 décembre 2022 au matin, après l’incendie de la guérite où il avait trouvé refuge à Argenteuil. (©T.H./La Gazette du Val-d’Oise)
La Gazette du Val d'Oise
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Posés sur une chaise, une veste, une écharpe et un jean recouverts de suie, mais également un tas de vêtements entassés sous un meuble sur lequel repose une vieille télévision calcinée.

 

Vendredi 16 décembre 2022, les affaires d’Hocine n’avaient toujours pas été enlevées dans la guérite désaffectée installée à l’entrée de l’ancien site Yoplait de l’avenue du Marais à Argenteuil (Val-d’Oise), où l’homme de 50 ans avait trouvé refuge avant d’y décéder.

Le corps d’Hocine retrouvé sans vie dans son abri de fortune

Victime d’un incendie survenu dans l’abri de fortune au cours de la nuit du mardi 13 au mercredi 14 décembre 2022, son corps sans vie a été découvert au milieu des débris calcinés au petit matin.

Les pompiers avaient été alertés vers 8h par des employés qui avaient constaté que les fenêtres de la guérite étaient noircies tandis qu’une odeur âcre de brûlé se faisait sentir. En poussant la porte, les secours ont découvert le quinquagénaire inanimé au sol. Malgré les soins prodigués, ces derniers n’ont rien pu faire pour la victime. Cette dernière est décédée après avoir été intoxiquée par la fumée.

 

Une bougie à l’origine du sinistre ?

Alors qu’une enquête a été ouverte et confiée aux policiers du commissariat d’Argenteuil chargés de déterminer les circonstances exactes du sinistre, selon les premières constatations, c’est une bougie serait à l’origine du drame. Celle-ci se serait renversée sur un matelas qui se serait lentement consumé.

Le corps sans vie d’Hocine a été retrouvé mercredi 14 décembre 2022 au matin, après l’incendie de la guérite où il avait trouvé refuge à Argenteuil.
Le corps sans vie d’Hocine a été retrouvé mercredi 14 décembre 2022 au matin, après l’incendie de la guérite où il avait trouvé refuge à Argenteuil. (©T.H./La Gazette du Val-d’Oise)

Présent sur les lieux du drame vendredi matin, un proche de la victime confie au sujet d’Hocine : « Cela faisait un moment qu’il vivait là », soupire-t-il, avant d’ajouter « je viens d’avoir son frère au téléphone, c’est dur, on ne préfère pas trop en parler ». L’homme confirme toutefois que le quinquagénaire, père de famille, s’était retrouvé à la rue à la suite d’une séparation.

Il était revenu sur Argenteuil pour se rapprocher de sa famille, avant de trouver refuge dans cette guérite abandonné qu’il connaissait bien pour avoir travaillé il y a plusieurs années sur le site Yoplait.

Un Sdf retrouvé mort dans l'incendie de son abri à Argenteuil
Se loger n’est pas un crime !
TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.
PUBLIÉ LE 15 DÉC. 2022
Aujourd’hui, en France, plus de 300 000 personnes dorment dans la rue. Plus de 2 millions de personnes sont demandeuses d’un logement social, dont 1 million sont en attente depuis plus d’un an. La France traverse une crise du logement sans précédent malgré 3 millions de logements vacants.
Imagette
©Paolo Trabattoni de Pixabay - sans domicile

Un projet de loi qui atteint les plus précaires

Retour en arrière : le 27 juillet 2017, Macron promettait : « la première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues ».  

Cinq ans après, le logement social est toujours le parent pauvre des politiques publiques. 

Fin novembre, la majorité présidentielle (Groupe Renaissance) a déposé une proposition de loi, visant à protéger les logements contre l’occupation illicite, soutenue par le gouvernement.

« Ce projet de loi ne vise qu’à une chose : criminaliser les occupations de logement vides par des squatteurs ainsi que les défauts d’acquittement de loyers par des locataires en difficulté » s’indigne Véronique Martin, Secrétaire confédérale en charge du logement.

Et cela dans un contexte d’inflation et de perte de pouvoir d’achat, hausse des prix de l’énergie, des produits alimentaires et de première nécessité.

Absence de réelle politique sociale

Faute d’augmentation et de revalorisation des salaires, les retards de paiement des loyers risquent d’exploser ; le montant des aides au logement n’a pas été revalorisé, le gouvernement refuse d’appliquer la loi de réquisition des logements vides ou d’appliquer à la baisse la loi qui encadre les loyers.

« Les gens en difficulté seront dans une difficulté encore plus grande» analyse-t-elle.

Ce projet stigmatise les plus précaires et durcit les sanctions et les peines à l’encontre de ceux qui ne peuvent pas payer leur loyer. Les peines encourues pourront atteindre jusqu’à 6 mois de prison et 45000 euros d’amende.

La mascarade du CNR

Cette proposition de loi arrive au moment où le gouvernement engage des discussions dans le cadre du CNR (conseil national de refondation) sur les questions du logement et vient contredire les intentions affichées : aboutir à l’élaboration d’outils et d’actions concrètes en faveur d’une politique du logement ambitieuse, soucieuse de la justice sociale et de la transition écologique.

Le gouvernement doit mettre en œuvre une vraie politique sociale avec :

  • une politique salariale qui permette de se loger dignement,
  • la construction de logement sociaux,
  • l’encadrement du montant des loyers à la baisse,
  • la réhabilitation des logements insalubres.

Les expulsions locatives sans relogement doivent cesser. Ce projet de loi a été adopté par l’assemblé, il arrivera en débat au Sénat courant janvier. 

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