Selon une riveraine qui vit en face du bâtiment, le Sans Domicile Fixe occupait cet endroit depuis une quinzaine de jours, pas plus. « Il dormait à même le sol, sans couverture, je ne serai pas étonnée qu’il soit mort de froid », explique-t-elle. Une minute de silence a été observée à la suite d’une courte intervention de Marie-José Cayzac. La conseillère d’opposition est à l’initiative de ce rassemblement avec Philippe Doucet. Hommage qui a rassemblé en effet plusieurs élus de l’opposition, militants socialistes et de la France insoumise, notamment.
« Je n’étais pas là pour polémiquer, précise l’élue. Mais peut-être que la solution serait de remettre en place des équipes de travailleurs sociaux et des places pour les Argenteuillais dans le centre d’hébergement d’urgence (CHU) aujourd’hui géré par le 115 ». « J’avais ouvert ce centre en 2010 et je ne voulais pas qu’il soit géré par le 115, mais qu’il soit piloté par la ville pour réserver les places aux SDF de la ville », précise Philippe Doucet.
Cinquante SDF recensés dans la ville
D’après le maire (LR), Georges Mothron, cinquante SDF sont recensés à Argenteuil. « Il était connu ponctuellement », précise-t-il. Mais il était de ceux, selon lui, qui ne voulait pas d’accompagnement. Face aux critiques qui ont été faites contre sa politique en matière de pauvreté, il s’est défendu notamment en précisant que le CHU est ouvert tout au long de l’année.
Cette structure est gérée par la ville mais c’est Espérer 95 qui y place les sans-abri venant de tout le département. « Il y a quatre personnes qui se relaient, un travailleur social sur place qui fait un accompagnement social et un éducateur sportif », précise Philippe Métézeau, adjoint en charge de la Santé. Ils évoquent également les maraudes du CHU ainsi que les consultations psychiatriques sur « le trottoir » mises en place depuis plusieurs années. Il rappelle également que l’hiver dernier, il avait pris un arrêté exceptionnel prescrivant la prise en charge de personnes présentant un risque d’hypothermie mortel. « On ne fait sûrement pas assez pour répondre aux demandes mais on fait quelque chose quand même », observe Philippe Métézeau.
N'oublions pas il y a 9 ans, des luttes se sont menées contre la suppression du Centre d'hébergement d'urgence "la résidence bleue"