Le bras de fer des syndicats du Val-d'Oise avec le conseil général est monté d'un cran, hier matin. La séance plénière mensuelle des 39 élus n'a pas pu se tenir. Les conseillers généraux de la minorité de gauche ont en effet quitté l'assemblée avant même le début des débats sur les dossiers du jour. Ils estiment que la position du président (DVD) Arnaud Bazin, qui persiste à vouloir vendre la Maison des syndicats de Cergy, n'est pas tenable. Comme le mois dernier, des syndicalistes ont manifesté à l'entrée du conseil.
La décision a été prise officiellement cet été. Les syndicats qui, depuis trente-cinq ans, occupent à titre gracieux la Maison des syndicats construite pour eux par le département, devront la quitter. Le bail arrive à échéance le 16 février. « Votre décision est dangereuse pour le département, a déclaré Didier Arnal, chef de file (PS) de l'opposition, s'adressant à Arnaud Bazin. Il serait préjudiciable que le fonctionnement des syndicats soit entravé et désigné comme coûtant trop cher ! » Arnaud Bazin a rappelé l'impérieuse nécessité pour le département -- dont les dotations de l'Etat baissent -- de réaliser des économies. « La Maison des syndicats nous coûte 200 000 € en fonctionnement chaque année, souligne-t-il. Soit 2 M€ en dix ans. L'objectif n'est pas de mettre les syndicats dehors, mais de mettre fin à cette dépense. » Evoquant la principale avancée dans ce dossier, le patron du département a précisé avoir eu des contacts avec des partenaires potentiels, mais sans citer les collectivités locales qui auraient été approchées.
Didier Arnal, tenant une conférence de presse à l'issue de l'assemblée plénière annulée, suggère plutôt des économies dans le domaine de la communication de la majorité du conseil général. Il considère que l'inflexibilité du président Bazin n'est qu'une posture politique. « A l'approche des élections départementales, en mars, la droite envoie un message à ceux qui pensent que les syndicats coûtent cher et ne servent à rien ! », estime-t-il.
Une critique renvoyée par la majorité à l'égard de la gauche. « La minorité socialiste départementale, aussi déboussolée que la majorité nationale, s'est mise aujourd'hui, en toute démagogie, à la remorque d'une frange de son électorat, est-il indiqué dans un communiqué. Elle aura également montré à cette occasion le peu de considération, pour ne pas dire son mépris, à l'égard des affaires départementales, puisque de nombreux sujets importants pour les Valdoisiens devaient être délibérés ce matin (NDLR : hier). L'approche des élections départementales pour les uns, syndicales pour les autres, a sans nul doute encouragé ce triste spectacle pour la démocratie locale. »
Didier Arnal, à l'époque où il était président du conseil général (2008-2011), avait appréhendé le problème de la Maison des syndicats autrement. « Nous avions envisagé de la réhabiliter et de déménager ses occupants dans des locaux mieux adaptés », rappelle-t-il. Yann Garroui, secrétaire départemental de la CGT amené à prendre la parole, a exprimé une fin de non-recevoir au nom des six syndicats concernés. « Notre maison n'est pas à vendre, a-t-il déclaré. C'est la propriété collective des salariés. »
La séance plénière qui n'a pas pu se tenir hier a été reportée à 9 h 30 lundi.