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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 09:42
« Les volets restent fermés afin de garder la chaleur »

Claude, 54ans, locataire d'un pavillon à Argenteuil

M.G. | 3 nov. 2014, 07h00
 
Argenteuil, le 21octobre. Claude aimerait déménager dans une HLM. (LP/M.G.)

Quartier de la porte-Saint-Germain, à Argenteuil. Ici, 18 % des habitations sont qualifiées d'indignes. Il est bien loin le temps où ce secteur était le coeur industriel de la ville. Désormais, les petites enseignes ont remplacé les grandes et les casses auto pullulent, comme dans cet ancien des années 1920. Aujourd'hui, 80 % des logements datent d'avant 1974, dont 56 % sont même antérieurs à 1948 et 35 % sont  sans confort ou partiellement. Des éléments donnés en début d'année lors de la visite de François Lamy, alors ministre de la Ville.

Ce 21 octobre au matin, il fait jour, mais les volets d'une maison restent fermés. « C'est afin de garder la chaleur à l'intérieur. C'est mal isolé », explique Claude, un habitant du Val-Notre-Dame. Il loge dans un pavillon de 40 m² depuis sept ans. Devant les grilles rouillées par le temps, et les herbes hautes de son jardin non entretenu, l'agent de sécurité regrette le « manque de confort » de son habitation. « Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un habitat indigne, mais les conditions de vie ne sont pas au mieux, insiste-t-il. Il y a beaucoup d'humidité, les prises ne sont pas aux normes, la chaudière au fioul est faite pour une maison de 250m² du coup, ça consomme énormément », énumère-t-il, désolé, sans perdre le sourire. Une des fenêtres donnant sur sa chambre est même condamnée.

Son propriétaire, Claude, ne le voit pas. « Il n'entretient pas la maison, réagit-il. Je paie 710 € par mois, je trouve que c'est cher vu ce que c'est. » Aujourd'hui, il espère déménager dans une HLM. Comme Charlie*, d'ailleurs. « J'ai demandé plusieurs fois à ce que mon appartement soit refait, mais rien, le propriétaire ne bouge pas, peste cette habitante qui souhaite rester anonyme. Or il y a beaucoup d'humidité. Tous les deux ans, je dois changer le papier peint qui ne cesse de noircir. » Charlie vit dans un  de 50 m² avec ses deux enfants. Il n'y a pas de double vitrage. « Personne ne fait rien pour nous aider alors que nous ne vivons pas dans des conditions indignes », tempête la quadragénaire.

Pour elle, le quartier de la Porte-Saint-Germain est « l'oublié » d'Argenteuil. « Un moment, il y avait beaucoup de squats. On a appelé la police plusieurs fois, ça a fait bouger les choses », explique la quadragénaire. « Ça fait quatorze ans que le quartier doit être refait, mais on est délaissé », réagit un commerçant installé dans le secteur depuis des années. Il croit pourtant au potentiel de cette zone : « Ici, on est bien, Il y a un bon cadre de vie à la base. »

*Le prénom a été modifié.

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