Le recensement de l'habitat en très mauvais état pointe un souci majeur de l'agglomération qui a engagé un plan de réhabilitation long et coûteux. Des opérations sont déjà en cours.
Maïram Guissé | 3 nov. 2014, 07h00 Éradiquer l'habitat indigne, voilà ce que l'agglomération Argenteuil-Bezons entend bien réussir. Philippe Doucet, le président (PS), a d'ailleurs abordé le plan de lutte lors du dernier conseil d'agglomération. Sur les deux villes, « 2 400 logements peuvent être taxés d'indignes », précise Chantal Colin, vice-présidente déléguée, notamment à la politique de la ville et à l'habitat. Et leur rénovation s'annonce longue.
A Bezons, le maire (PC) Dominique Lesparre a réalisé de nombreusesactions, dont le « fichage » des marchands de sommeil. Quant à Argenteuil, ces logements sont majoritairement situés en centre-ville et dans le quartier de la Porte-Saint-Germain (lire ci-dessous). Pour faire face, « nous avons signé une convention importante avec l'établissement public foncier du Val-d'Oise (EPFVO). Cela lui permet de se rendre acquéreur de biens laissés à l'abandon », explique Chantal Colin. « Mais c'est à la ville de s'occuper de la phase opérationnelle », prévient l'élue. Deux opérations sont actuellement menées par l'office HLM Ab-Habitat (AB-H). « Le bailleur a acquis un bien pour le reconstruire en centre-ville et un immeuble au Val-Notre-Dame. » Ce bâtiment composé de dix-huit logements, où des rideaux sont encore accrochés à certaines fenêtres, va être désamianté et réhabilité. Vingt-quatre logements devraient ainsi être livrés à l'automne 2016.
Et qu'en est-il de la Porte-Saint-Germain ? « Les dossiers sont en stand-by, concède Chantal Colin. Même s'il y a eu des acquisitions par l'établissement public. » « On est dans un quartier abandonné depuis une bonne quarantaine d'années », regrette Xavier Péricat, 1 er adjoint (UMP) à Argenteuil et conseiller général du canton du Val-Notre-Dame. « C'est un secteur qui n'arrive pas à muter. Aujourd'hui, c'est une zone qui a d'un côté une friche industrielle et de l'autre de l'habitat indigne. »
En 2004, la création d'une ZAC avait été décidée, mais elle n'a jamais vu le jour. Arrivé à la tête de la ville en 2008, Philippe Doucet avait fait voter sa suppression. « Il nous a fait perdre trois ans, alors que des orientations d'aménagement étaient inscrites au plan local d'urbanisme voté en 2007 », regrette Xavier Péricat. « La ZAC avait un déficit prévisionnel de 65 M€ et les habitants étaient contre », avait alors expliqué Philippe Doucet.
Aujourd'hui, tous espèrent que ce secteur va bénéficier des aides du programme Anru 2 de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine. En janvier dernier, François Lamy, alors ministre de la Ville s'était rendu sur place. « Nous attendons de voir si le quartier est éligible, cela ouvrirait de nouvelles perspectives », indique Chantal Colin. Elle le reconnaît : « Il reste énormément à faire sur les deux villes. »