Alors que le gouvernement a présenté ce mardi sa réforme des retraites, les dirigeants des huit grands syndicats se sont réunis à la Bourse du travail, à Paris, pour décider d’une première journée de contestation.
Rennes, le 10 janvier 2023. Un rassemblement organisé par le syndicat Force ouvrière contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. AFP/Damien Meyer
Le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans annonce une vive opposition, au Parlement, comme dans la rue. Après la présentation par Élisabeth Borne de la réforme emblématique du gouvernement ce mardi, les grands syndicats ont appelé à une première journée de manifestation et de grève. Et ils ont choisi la date du 19 janvier.
Les dirigeants des huit grands syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) s’étaient réunis en fin d’après-midi à la Bourse du travail à Paris. Cette réforme des retraites « va aggraver la précarité, rien ne justifie une réforme aussi brutale », a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, au terme de ce rendez-vous. Selon les derniers sondages, une large majorité de Français sont opposés au relèvement de l’âge légal. Les syndicats avaient prévenu de longue date qu’ils s’opposeraient à tout recul de l’âge de départ, à 64 ou 65 ans.
« Les organisations syndicales n’ont eu de cesse de proposer d’autres financements. (…) Jamais le gouvernement ne les a étudiés sérieusement », a déploré Laurent Berger, qui précise que cette première journée est le « démarrage d’une mobilisation pour que cette réforme » n’aboutisse pas.
« Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue », ont-ils à nouveau dénoncé dans leur communiqué mardi.« Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale », écrivent-ils.
« Continuer à convaincre les Français »
Selon la réforme présentée par Élisabeth Borne, l’âge légal sera progressivement relevé au rythme de trois mois par an à partir du 1er septembre. Il sera donc fixé à 63 ans et 3 mois en 2027 à la fin du quinquennat, puis atteindra la cible de 64 ans à l’horizon 2030. « Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra, dès 2027, avoir travaillé 43 ans, durée de cotisation votée dans le cadre de la loi Touraine de 2014 », qui avait fixé l’échéance à 2035.
« Nous avons considérablement avancé avec les organisations syndicales sur l’ensemble » de ces mesures, avait assuré la cheffe du gouvernement, lors de la présentation de la réforme ce mardi après-midi. « Je vais continuer à vouloir convaincre les Français que nous présentons un projet de justice, d’équilibre et de progrès. »