Un collectif de 26 maires du Val-D'Oise interpelle l'État pour refuser le quota de 25% de logements sociaux d'ici 2025.
« Nous ne voulons pas être stigmatisés par les bien-pensants. »Les 26 maires du Val-d’Oise, auteurs d’une interpellation publique de l’État au sujet de la loi SRU, ont des arguments de poids. Pour rappel, l’article 55 de cette loi impose aux communes de plus de 1 500 habitants un quota de 20 % de logements sociaux, qui doit passer à 25 % en 2025. Les contrevenants s’exposent à des pénalités financières s’ils ne s’acquittent pas de cette obligation. Et depuis une vingtaine d’années que la loi est en vigueur, ils sont encore nombreux à traîner la patte.
Pourtant, des plans triennaux signés avec les préfectures permettent d’atteindre progressivement l’objectif des 25 %… Le collectif des 26 maires qualifie pourtant le quota fixé par la loi de« tonneau des Danaïdes ». Ceux-ci vont même jusqu’à invoquer leur souci de« mixité sociale »pour justifier leur refus de voir le quota de la loi SRU augmenté à 25 %. Selon eux, cela reviendrait à créer des« ghettos »pour pouvoir remplir cet objectif. En outre, ils demandent à l’État la prise en compte d’un taux intercommunal : le quota ne serait plus calculé sur chaque commune de plus de 1 500 habitants, mais sur une agglomération entière.
Ces arguments cachent mal le problème politique qu’ont certains maires (de droite) avec la loi SRU et le logement social en particulier. Depuis vingt ans, cette loi n’a eu de cesse d’être attaquée pour la vider de sa substance : le taux intercommunal aurait par exemple pour effet de prendre en compte les logements sociaux de communes en périphérie de grandes villes, déjà fortement pourvues, pour se considérer comme quitte avec la loi. En matière de mixité sociale, on repassera donc. Pourtant, la mairie de Paris, par exemple, crée des logements dans le 16e arrondissement. Celui-ci n’est pas devenu depuis un« ghetto »de pauvres.