Quelle honte !
Après 20 ans de refus d'appliquer la loi, ces maires hors la loi se rassemblent en "gang" alors qu'il y a plus de 60000 demandeurs de logement dans le département !!!
Belle exemple de la République irreprochable !
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Un collectif réunissant 26 maires du département s’est créé pour demander le retour à un plafond de 20% de logements sociaux, contre 25% actuellement, ou encore la prise en compte d’un taux intercommunal.
L'union fait la force. Partant de ce principe, vingt-six maires du Val-d'Oise ont décidé de se réunir en collectif pour demander la révision de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), qui impose un taux de logements sociaux de 25 % à l'horizon 2025. Un texte que certains considèrent comme « inapplicable », selon les mots du sénateur (LR) Sébastien Meurant, venu ce lundi matin apporter son soutien à ses confrères élus. « La stigmatisation des maires est inacceptable », s'insurge ainsi Daniel Fargeot, maire (LR) d'Andilly et président de l'union des maires du Val-d'Oise, qui regrette « des déclarations injustes et démagogiques ».
Des propos corrélés par Xavier Melki. « Nous ne pourrons pas répondre aux demandes de l'Etat, souffle le maire (LR) de Franconville. Pour ma part, il faudrait que je double la population pour respecter ces critères. Sauf à construire un quartier de 700 logements sociaux, je devrais construire 12000 logements. » « On ne refuse pas de faire du social, mais il faut que ce soit raisonné et intelligent, assène Céline Villecourt, maire (LR) de Saint-Prix. Cette loi montre qu'on ne fait pas confiance aux élus qui connaissent leur territoire. »
La construction de logements doit s'accompagner d'équipements
Et beaucoup de mettre en avant la nécessité de construire en parallèle des équipements publics. « Il faut absolument mettre les moyens sur les transports », pointe ainsi Philippe Rouleau, maire (LR) d'Herblay-sur-Seine. « Quand la loi a été votée, tous les élus déjà en place savaient qu'elle ne serait pas appliquée, abonde Yannick Boëdec, son collègue (LR) de Cormeilles-en-Parisis. Pour moi, c'est du racket. Pour avoir 25 % de logements sociaux en 2025, il faudrait 15500 logements, dont 4650 logements sociaux. » « On veut bien accueillir les gens, mais dans de bonnes conditions, souffle Sandra Billet, de Saint-Leu-la-Forêt. Nous n'avons pas assez d'écoles, pas assez de crèches. »
Certains pointeront que la plupart des membres du comité sont des élus de droite, à l'exception du maire (DVG) de Bessancourt, Jean-Christophe Poulet. « Ce n'est pas une question de bord politique », rétorque la maire (Libres!) de Taverny Florence Portelli, qui dénonce « une logique kafkaïenne et arithmétique qui amène à des aberrations ». « Il ne faut pas oublier le grand principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales », rappelle la vice-présidente de la région Ile-de-France.
Un moratoire pour réviser la loi
Le collectif demande un moratoire pour réviser la loi, mais également une présence accrue des élus locaux pour les attributions des logements, le retour à un taux de 20 %, la possibilité de prendre en compte des taux au niveau intercommunal, ou encore une prise en charge des spécificités locales. « Nous avons une situation très particulière, avec une surface très petite de 202 hectares presque entièrement urbanisés, glisse ainsi Philippe Audebert, maire (DVD) de La Frette-sur-Seine. Nous ne disposons à ce jour d'aucune réserve foncière. »
Dans les prochains jours, le collectif devrait mettre en ligne sur Internet un simulateur en accès libre, définissant le nombre de logements nécessaires pour chaque commune.
Du côté des habitants, les avis sont partagés. « Il n'y a plus beaucoup de terrains constructibles », souffle ainsi Gaëlle, croisée dans le centre-ville de Franconville, et qui estime que le taux pourrait être fixé « à l'échelle de l'agglomération ». Philippe, de son côté, estime que les logements sociaux sont « nécessaires », « pour que tout le monde puisse se loger ».