
Le Plan local d’urbanisme prévoit la construction de logements sociaux pour se mettre en conformité avec la loi. Les opposants réclament moins de concentration de logements et plus de concertation avec la population.
Daniel brandit un sens interdit au plan local d’urbanisme. Ils sont comme lui une petite centaine d’habitants à s’être rassemblés ce samedi devant la mairie de Parmain pour protester contre le PLU et les logements sociaux qu’il prévoit, mais aussi en faveur d’une réelle concertation.
« Nous ne sommes pas opposés à l’application de la loi concernant les logements sociaux. Mais on peut le faire avec intelligence », propose Thierry Gros, le président de l’association Respectez Parmain, à l’initiative du rassemblement.
« Nous voulons toujours discuter »
Selon l’association, la commune devra disposer de 520 logements sociaux en 2025, pour rattraper son retard. Avec ce projet, elle estime à 1 200, le nombre de nouveaux habitants et craint une dégradation de la mixité sociale, une augmentation de l’insécurité, une dévalorisation du patrimoine, une dégradation des conditions de circulation, de l’environnement ou de la scolarisation.
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« Remettre tout à plat, et refaire le PLU » : c’est l’objectif premier de l’association. « Cette fois en concertation », souligne le président. « Ce rassemblement, c’est le seul moyen de peser dans les négociations avec le maire. Nous voulons toujours discuter. »
« Nous sommes opposés au fait que les logements sociaux sont trop concentrés, au lieu de les répartir dans la commune », souligne le vice-président de l’association, Antoine Gréco, qui rappelle que « le maire n’a rien fait pendant 15 ans en matière de logement sociaux ».
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Parmi les manifestants, Laurent, qui habite rue de Parmain. « Nous sommes devenus une rue Waze. Tout le monde passe par là. C’est déjà saturé et cela va l’être encore davantage avec le projet de logements », explique-t-il. « La vraie question, c’est où construire ces logements. Dans la rue de Parmain, c’est juste pas possible. »
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Les habitants du quartier, coincé entre l’Oise et les voies ferrées, rejettent aussi les 60 logements qui y sont prévus, qui s’ajoutent aux 128 autres. « C’est une zone inondable et un paysage qu’il faut préserver » estime Catherine, qui ajoute : « Il y aura un vrai problème de sécurité en cas de crise grave, les secours ne peuvent pas intervenir à cause des accès. »
Le maire : « Je n’ai aucune raison de revenir sur le PLU »
Suite à un recours contre le PLU, le tribunal administratif a annoncé, le 8 janvier, un « sursis à statuer » de neuf mois. « Je n’ai aucune raison de revenir sur le PLU », annonce, à l’issue du rassemblement, le maire SE Roland Guichard.
Il comprend qu’il « gêne certaines personnes » mais attends la décision du tribunal en septembre. « Le PLU a fait l’objet de concertations. Nous avons rectifié certains points. Nous avons repris par une réunion publique le fil de l’enquête publique. Mon souci est de respecter la loi SRU. Nous parviendrons à 25 % de logements sociaux. Nous n’en ferons pas un de plus, mais pas de moins non plus. »