En fait, il recommence la même chose cette année, mais de manière moins visible. Explication : le budget 2018 prévoit qu’au 1er octobre les APL ne seront plus indexées sur l’indice de révision des loyers (= l’indice des prix à la consommation hors tabac et loyer).
« Il ne s'agit pas d'une baisse (...) mais d'une non-augmentation », a confirmé le ministre de la Cohésion des Territoires Jacques Mézard.
Le gel de l’aide personnalisée au logement (APL) cette année, dénoncé par des associations et l’opposition de gauche, n’a « rien de caché », a déclaré mardi Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, soulignant qu’il figurait dans le budget 2018.
La fondation Abbé-Pierre, qui lutte contre le mal-logement, avait dénoncé en fin de semaine dernière une mesure figurant dans le budget voté à la fin de l’année dernière.
Au 1er octobre prochain, contrairement aux années précédentes, les APL ne seront pas revalorisés en fonction de l’indice de révision des loyers. Un indice en hausse de 1,8 %, ce qui réduit d’autant la valeur réelle des APL, a expliqué Manuel Domergue de la Fondation Abbé-Pierre dans un tweet. Cette baisse équivaut à 4,2 € par mois, si l’on prend le montant moyen d’une APL, selon lui 231 € par mois.
Des décisions « votées en toute transparence »
La fondation juge que cette mesure exceptionnelle se « surajoute » à la baisse de cinq euros décidée l’an dernier, à l’origine d’une vaste controverse qui avait marqué les premiers mois du quinquennat d’Emmanuel Macron.
« Il n’y a absolument rien de caché », s’est agacé mardi Jacques Mézard, lors d’un entretien avec des journalistes en marge de la signature d’une convention entre le ministère et le réseau Procivis, spécialiste de l’acquisition à la propriété.
« Toutes les décisions […] ont été votées en toute transparence », a-t-il insisté, soulignant au passage qu’« il ne s’agit pas d’une baisse […] mais tout simplement d’une non-augmentation. »
Pas de gel en 2019 ?
Les calculs de la Fondation Abbé-Pierre ont, en tout état de cause, donné du grain à moudre à l’opposition de gauche qui s’est, elle aussi, empressée de faire le lien avec la baisse des APL. « Ils ont dit que c’était une connerie, et ils la réitèrent : c’est un scandale d’État », a déclaré le député communiste Sébastien Jumel à l’Assemblée nationale mardi.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait jugé l’été dernier qu’il n’était « pas intelligent » de procéder à une telle baisse, la renvoyant aux décisions du précédent gouvernement et la qualifiant de « coup de rabot ».
« Des coups de rabot, je ne connais pas un gouvernement qui n’en a pas mis en place », a reconnu mardi Jacques Mézard auprès. « On fera en sorte de ne plus en avoir à partir de 2019. »