Après l’incendie du gymnase Pierre-de-Coubertin, le maire (PCF) de Bezons, Dominique Lesparre, a rencontré le préfet pour lui demander plus d’effectifs de police et plus de moyens.
Quelques jours après l’incendie, le maire (PCF) de Bezons a souhaité une réunion d’urgence en Préfecture, pour demander des renforts de police.
Vous sortez de votre rendez-vous avec le préfet que vous avez sollicité suite à l’incendie du gymnase. En êtes-vous satisfait ?
Dominique Lesparre. Nous avons eu l’occasion de rappeler l’abandon de certaines collectivités par l’Etat, la baisse des dotations, la disparition des services publics, la baisse des aides au logement… Sa réponse a été juste et vraie : la police fait bien son travail, les résultats sur Bezons sont positifs, le nombre d’interpellations a augmenté, il y a plus de présence sur les lieux des trafics. Ce que nous partageons, mais avec une organisation qui ne nous satisfait pas, avec l’abandon de la police de proximité. La police reste peu visible. On ne peut pas contester que sur le trafic de drogue, la police est présente. Pour le reste, on nous demande d’être patients. On nous dit que l’intervention forte sur notre ville finira par donner des résultats un jour. On nous promet plus de moyens mais sans donner de date.
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Vous demandez depuis longtemps des renforts de police et plus de moyens. Pour quelles raisons ?
Il nous faut des moyens pour réparer mais aussi pour mener des actions de prévention. La politique actuelle amène un sentiment d’abandon. Nous n’avons plus de services publics à Bezons, le dernier, le trésor public, va s’en aller en janvier 2019. L’ensemble de la baisse des dispositions des services publics se traduit par des effets d’abandon. Lui-même se traduisant par des attraits pour se tourner vers la délinquance. Pour ma part, il y a une relation de cause à effets entre la baisse des services publics et la délinquance. Parce qu’il y a des colères qui s’expriment.
Vous disiez le jour de l’incendie que la «paix sociale n’existe pas depuis longtemps» dans le quartier Roger-Masson. Pouvez-vous expliciter ?
Roger Masson est depuis très longtemps un quartier très difficile qui est en politique de la ville depuis près de 40 ans. Le taux de chômage y est très important. En général, dans les ensembles de logements sociaux, il est en moyenne de 25 %. Il y a des besoins d’accompagnement éducatif très fort. Il y a ce sentiment d’abandon de ces personnes qui n’ont pas de travail, qui se retrouvent entre elles. On voit au niveau de leur environnement social et culturel qu’elles pourraient aspirer à mieux.
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Avez-vous le sentiment que les choses ont empiré depuis la fermeture du commissariat en 2015 ?
C’est difficile de répondre à cette question. Oui sur certains aspects : sur les relations directes avec les habitants en priorité. Nous avions 82 policiers il y a 10 ans et entre 5 et 10 aujourd’hui au poste de police. Les habitants attendent une présence policière. Depuis l’incendie, ils voient plus de patrouilles. Ils voient quand la police est là et aussi quand elle n’est pas là, on ne peut pas l’ignorer. La police de sécurité du quotidien aurait été une bonne chose (NDLR : la ville s’était portée candidate pour l’expérimenter), c’est indéniable qu’elle crée des liens très forts avec les habitants. On a redemandé la création d’un groupement local de traitement de la délinquance que le substitut du procureur nous avait promis il y a six mois en conseil local de sécurité et de la délinquance, on attend toujours. Quant à la police municipale, nous allons signer la convention mi-juin.