Le ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard, et le président d’Action logement, Jacques Chanut, ont, le 21 novembre, scellé un accord qui les engage théoriquement pour cinq ans, jusqu’en 2023. Un accord dont le gouvernement est le grand gagnant. Action logement, organisme paritaire entre syndicats de salariés et d’employeurs, collecte le 1 % logement que paient les entreprises de plus de 20 salariés, fonds qui doivent, en principe, servir au logement des salariés. Mais, depuis 1998, les gouvernements successifs ont pris l’habitude de piocher allégrement dans cette ressource qui, en 2016, s’élevait à 3,4 milliards d’euros. L’accord conclu cette semaine mobilise trois milliards d’euros par an – un record – au service de la politique de l’Etat.
Ainsi, 100 millions d’euros iront, chaque année, aux bailleurs privés pour rénover leurs logements mal isolés, les fameuses « passoires thermiques ». Les gérants tels que Foncia ou Nexity seront rémunérés pour identifier les propriétaires volontaires et l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) pilotera les chantiers. En contrepartie, Action logement pourra réserver des locations aux salariés dans le cadre du projet « Louer pour l’emploi ». Aider le parc privé est une première pour le « 1 % Logement » et permet aussi au gouvernement d’honorer sa promesse de renforcer les crédits de l’Anah sans débourser un sou du budget de l’Etat.
Démolir, rénover et construire dans les villagesBonne fille, Action logement met en plus sur la table 1,5 milliard d’euros, étalés sur cinq ans, pour rénover les centres-bourgs ruraux, un projet cher à Jacques Mézard, élu du Cantal. Cet argent aidera à démolir, rénover et construire dans les villages ou petites villes désertées des services publics et privés, durement affectés par la vacance de commerces et de logements.
Autre bonne affaire pour le gouvernement, Action logement alimentera à hauteur de 50 millions d’euros par an le Fonds national...