
Après une manifestation de riverains devant la mairie la semaine dernière dénonçant des « constructions à outrance », le maire affirme son sentiment « d’embellissement de la ville ».
Permis de construire affichés par dizaines, espaces de ventes au coin des rues, grues en mouvement, chantiers, constructions flambant neuves, démolitions… L’essentiel des logements à Bezons est en train de se construire. Cette année, près de 200 logements ont été ou vont être construits. Entre 2018 et 2022, 3 200 logements vont sortir de terre. Après des décennies de tentative de transformation de la ville, sa mutation commence finalement à se voir et les habitants à la ressentir.
Si pour certains, la ville commence à revêtir un visage plus moderne et plus agréable, pour d’autres un peu nostalgiques, l’âme de la ville populaire où « tout le monde se connaissait » disparaît peu à peu avec l’arrivée de nouveaux habitants plus aisés. Ceux que ce badaud qui a grandi à Bezons surnomme « les gens de la Défense » venus avec le tram en 2012. Pour d’autres encore cette transformation équivaut à une « bétonisation à outrance ».
Samedi dernier, des riverains pour la plupart fraîchement arrivés ont manifesté devant la mairie contre un projet de construction à côté de leur récente copropriété. Ces derniers ont apposé ici et là des affiches « Non au projet Green City rue de Pontoise. Bezons la ville qui respire… le béton » et une pétition circule toujours à ce sujet. « Je suis contre l’urbanisation à partir du moment où elle ne respecte pas le cadre de vie, je suis contre ces hauts immeubles collés les uns aux autres », martelle Lysiane Maillet, une des copropriétaires de la résidence Chemin d’Iris qui a décidé d’acheter à Bezons après avoir vécu de nombreuses années à Paris.
Face à ces critiques que le maire (PC) de Bezons n’hésite pas à qualifier « d’égoïstes », Dominique Lesparre défend sa politique de logements et de requalification de la ville : « ce n’est pas que du béton, c’est aussi penser la ville autrement », justifie-t-il en rappelant par ailleurs que la commune compte encore 400 logements insalubres ou indignes répartis sur le tissu pavillonnaire ancien et alternant avec des friches vieillissantes voire abandonnées.
« Nous construisons des logements pour répondre à une demande importante en Ile-de-France et une demande diversifiée, mais pas seulement. Nous avons construit une école, une maison des sports, un stade à côté, nous requalifions les espaces verts, nous travaillons sur la construction de squares de proximité… », égrène-t-il. Pour lui la révision du PLU répondait davantage à une volonté de relier le plus possible la ville à la Seine qu’à une volonté de densification. « J’ai plutôt le sentiment d’embellir la ville », affirme-t-il.
Le Coeur de ville vise le label éco-quartier
Pour son projet Cœur de ville, la municipalité vise le label éco-quartier. Un réseau de chaleur irriguera près de 3 000 logements. Des logements « adaptés » aux nouveaux besoins pour répondre à la fois à des exigences en termes de développement durable et de mixité sociale. « À chaque opération immobilière, il y des logements en accession à la propriété et du logement social », explique Dominique Lesparre, le maire PC. « Notre ville doit pouvoir retrouver des catégories sociales permettant à la vie de la cité de se développer ».
Ainsi, l’une des stratégies envisagées avec ces constructions était de ne pas augmenter les impôts mais d’élargir la base, en augmentant la capacité d’accueil de contribuables versant la taxe d’habitation et la taxe foncière. Une stratégie pensée bien avant la réforme Macron sur l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages…