C’est un été définitivement noir pour le logement.
Décidé à s’attaquer à chaque facette du logement, notamment social, et à remettre en question les bases mêmes du droit au logement en France, le gouvernement a multiplié les décisions irresponsables tout au long de l’été. C’est à présent au tour de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) d’être remise en question puisque le Président et son gouvernement ont décidé de se pencher sur l’article 55 de cette loi du 13 décembre 2000. Pour rappel, c’est bien cet article qui impose aux communes de se munir d’un parc comprenant entre 20 et 25% de logements sociaux, et ce pour 2025.
La direction de l’habitat, au sein du ministère de la Cohésion des Territoires, a donc convié les acteurs du logement, élus et autres, chargés de veiller à l’application de cet article à se réunir afin « d’explorer d’éventuelles pistes de modifications ». Les pistes de modifications porteraient en réalité sur deux points : l’assouplissement des quotas et le renvoi de l’échéance à une date ultérieure.
Alors que le gouvernement Hollande avait déjà pris la décision d’exonérer les communes de moins de 30 000 habitants, l’équipe d’Emmanuel Macron envisage, non seulement de repousser l’échéance de 2025, mais également d’intégrer dans le calcul des logements sociaux les logements dits « intermédiaires », dont le loyer, s’il n’est pas celui du privé est cependant loin d’être celui d’un HLM.
Cette énième manœuvre du gouvernement dénature les engagements pris envers le secteur HLM. Il s’agit, à nouveau, d’une pirouette pour se dégager des promesses faites depuis de nombreuses années.
Eddie Jacquemart, Président national de la CNL, dénonce : « quand le gouvernement explique qu’il va assouplir les quotas de HLM mais compenser par des logements intermédiaires, c’est une manière de se dérober. Mais un logement intermédiaire n’est pas un logement HLM. Les loyers ne sont pas les mêmes et ils ne sont donc pas accessibles pour une partie de la population qui pourrait a contrario être logée en HLM. »
La CNL met en garde le gouvernement contre une série de décisions lourdes de conséquences. Ces mesures ne permettront pas de régler la crise du logement que connait la France mais risquent fort, au contraire, d’aggraver la situation.