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22 juillet 2017 6 22 /07 /juillet /2017 22:15
Bobigny : tempête à l’office HLM
>Île-de-France & Oise>Seine-Saint-Denis>Bobigny|Romain Chiron R.C.|18 juillet 2017, 15h36|2
Bobigny, jeudi 13 juillet. L’Office public de l’habitat, qui se situe à proximité de la mairie, gère près de 4 000 logements sur la commune. LP/R.C.
 

L’office public de l’habitat pourrait quitter le giron public pour passer en coopérative au 1er janvier 2018. La CGT dénonce une privatisation et craint pour la pérennité de l’emploi.

Le début de l’été a été agité dans les couloirs de l’office public de l’habitat (OPH), qui gère près de 4 000 logements sociaux à Bobigny. Salariés, syndicats et direction s’écharpent sur le futur statut de la structure, qui doit être rattachée le 1er janvier 2018 à l’établissement public territorial Est Ensemble comme le prévoit la loi portant sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe).

Un projet alternatif, celui d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), est proposé par la direction : « On souhaite replacer les salariés et les locataires au cœur du système du logement social. Ils auront une voix plus importante, pour un meilleur rendement et une meilleure gestion du parc », défend son président, Jonathan Berrebi, qui évoque aussi « un risque de doublons de postes en cas de rattachement à Est Ensemble ».

Une allégation réfutée par le président de l’établissement public territorial et maire du Pré-Saint-Gervais Gérard Cosme (PS) : « Les choses sont très claires à ce sujet, les offices n’ont pas à s’inquiéter. » En clair, rien ne bougera sur le front de l’emploi au 1er janvier 2018.

Des inquiétudes sur l’emploi

Pour la CGT, principal opposant à la création d’une SCIC, cela signifierait « une privatisation de l’office. Qui nous dit qu’ils vont conserver les 97 emplois ? », s’interroge Hélène Eve, trésorière adjointe à la CGT. Au sein du personnel, les partisans de la coopérative sont majoritaires, à en croire une pétition signée par 70 salariés pour réclamer de nouvelles élections de la délégation unique du personnel (DUP) dans le but de renverser le syndicat majoritaire. Le scrutin aura lieu ce jeudi 20 juillet.

 

 

« Beaucoup ont été forcés à signer la pétition », dénonce Nadia Giunta, déléguée syndicale CGT à Bobigny. « La situation est très tendue, confirme une salariée. On est venu me voir quatre fois pour me faire signer. Le message de la direction est clair : Soit tu es avec nous, soit tu es contre nous. »

Les comptes de l’OPH dans le rouge

« Si la CGT perd la majorité aux élections de la DUP, le syndicat proche de la direction va accompagner la création d’une coopérative », prévient Nadia Giunta. Le conseil municipal de Bobigny se prononcera en septembre sur l’opportunité de changer le statut de l’OPH.

« Rien ne se fera sans l’accord des salariés et des locataires », tient à rassurer encore Jonathan Berrebi. La décision finale devrait revenir au préfet.

Un obstacle de taille pourrait néanmoins compromettre l’opération : la situation financière précaire de l’office : « Les comptes sont dans le rouge. Le passage à une SCIC ne doit pas remettre en cause le protocole signé avec la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLF), qui double la subvention apportée par la Ville à l’OPH, soit 900 000 € par an. On s’est battu pendant plusieurs mois pour signer ce protocole, ce n’est pas pour tout mettre par terre », met en garde le maire UDI Stéphane de Paoli.

 

 

Les locataires « craignent une hausse des loyers »

L’éventuelle création d’une société coopérative inquiète Vincent Battal, le représentant de l’amicale des locataires de l’OPH de Bobigny. « En sortant de la gestion communale, les loyers pourraient se rapprocher de ceux pratiqués par des bailleurs comme 3 F ou Logirep, qui sont plus élevés que ceux de l’OPH. L’office devra aussi trouver des financements, avec le risque de la vente de patrimoine pour obtenir du cash comme cela a déjà été fait », déplore-t-il. Il chiffre également ce changement de statut « à plusieurs millions d’euros avec notamment les frais de notaire. Et qui va payer ? Ce sont les locataires ! » fustige Vincent Battal.

Romain Chiron R.C.

 

 

  leparisien.fr
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