Les agents territoriaux d’Argenteuil pensaient se mettre en grève ce mercredi matin. Mais un vice de forme a fait annuler le mouvement. « Notre préavis ne comportait pas l’heure de début de notre manifestation », peste Pascal Videcoq, de la CGT, croisé devant l’hôtel de ville. La grève est reportée au 6 janvier. Ce qu’ils dénoncent ? L’application de la réforme du temps de travail. À partir du 1er janvier, les 2 100 agents de la commune passent de 36h à 38h par semaine. Une mesure annoncée en avril dernier par le maire (LR) Georges Mothron.
« Travailler plus pour gagner moins, nous sommes contre, martèle Pascal Videcoq. Nous disons non à la mise en place autoritaire et inéquitable des nouveaux horaires. Certains services n’ont pas été consultés. »
Un agent technique en crèche confie ses craintes. « Notre travail, c’est de préparer les locaux, les repas le linge, faire le ménage, énumère-t-elle. Parfois on aide même les auxiliaires avec les enfants… » Actuellement, elle fait une journée de 7 h 12 avec trente minutes de pause. « On nous demande à partir de janvier de faire 7 h 40 par jour avec une coupure imposée de 45 minutes, qui n’est pas comptabilisé dans le temps de travail, peste-t-elle. Ce qui revient à une journée de plus de 8 heures, c’est beaucoup trop long. La ville a décidé de cela sans nous consulter… » L’agent redoute la fatigue engendrée par ces nouveaux horaires. Ça va entraîner des arrêts maladie et c’est ceux qui restent qui vont devoir compenser. »
Le service ressources humaines assure avoir mis en place cette réforme en « concertation avec les services. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas suivi les propositions de la CGT que nous n’avons pas été dans la consultation. » Pour la ville, pas question de revenir sur ce nouveau temps de travail. « Avant, les agents hommes étaient à 1 530 heures par an et les femmes à 1 523 heures. Ce n’était pas normal, on était très en dessous du minimum du temps de travail comme nous l’a signalé, dès 2010 la chambre régionale des comptes dans un rapport. Dès janvier, les agents passeront à 1 600 heures pour les femmes et 1 607 heures pour les hommes, c’est le minimum légal. Au vu de la situation financière de la ville, c’est une réforme nécessaire. »