Intox : Selon l’émission Capital de M6 : "À Paris, 70% des demandeurs de Hlm sont des foyers très défavorisés qui ne peuvent prétendre qu’à la première catégorie de logements, le PLAI. Pourtant, ils se partagent des miettes du parc social : 1,7 % du total des logements".
Une émission diffusée sur M6 dimanche 20 septembre 2015, intitulée "Aides sociales, la France est-elle trop généreuse ?", a consacré 26 minutes sur le thème "Hlm, qui en profite vraiment ?". Le parc social parisien serait occupé par des familles disposant de revenus confortables, et les bailleurs sociaux privilégieraient les loyers les plus élevés pour garantir leurs rentrées financières…
Désintox : Ce reportage est tendancieux et, pour tout dire… intellectuellement malhonnête. Le parc social loge essentiellement des ménages aux revenus très modestes : près des 2/3 se situent sous ou proches du seuil de pauvreté. La moitié des locataires du parc Hlm touchent moins de 14 160 euros/an (contre 22 740 euros/an pour les propriétaires non accédants). De plus, les locataires Hlm ont fréquemment des ressources très inférieures aux plafonds d’attribution, et cette tendance se confirme.
Car la réalité, c’est que les occupants du parc social, dans leur ensemble, sont de plus en plus pauvres. Ce phénomène résulte du départ des ménages aux revenus les plus élevés et les plus stables, le plus souvent vers l’accession à la propriété, et leur remplacement par de nouveaux arrivants, qui, à l’inverse, ont des ressources souvent plus faibles que la moyenne des occupants.
Concernant le type de logements et leur répartition au sein du parc Hlm, on notera qu’il n’y a pas que les PLAI qui proposent des loyers très modérés. Près de 60% du parc Hlm situé en Ile-de-France propose ainsi des loyers du niveau ou inférieur au niveau des loyers PLAI… loin des quelques miettes évoquées
Et si une partie du parc Hlm présente des loyers plus élevés, c’est tout simplement une nécessité pour assurer une mixité sociale au sein du parc. L’objectif des bailleurs est de proposer une solution de logement à des ménages qui ne peuvent pas accéder, dans de bonnes conditions, au parc locatif privé. Et cela ne se limite pas aux plus modestes, bien malheureusement !
Le parc social est confronté à un problème, mais ça n’est pas l’abondance de gens riches : c’est l’augmentation du nombre de locataires pauvres…
Quant à la forme… ce reportage se veut une analyse globale du secteur du logement social en France, alors qu’il ne présente que quelques cas anecdotiques parisiens.
C’est facile, démagogique, racoleur. À vite oublier !