L’État à l’offensive pour obliger les maires à construire des HLM et respecter la loi SRU qui impose 20% de logements sociaux.
06/11/2015 à 18:35 par Daniel Chollet
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Cela aurait pu tomber sur d’autres communes régulièrement épinglées, comme La Frette-sur-Seine, Auvers-sur-Oise ou Enghien-les-Bains… Mais c’est tombé sur Montlignon. Avec 2,43% de logements sociaux au compteur, la petite commune en lisière de la forêt de Montmorency, qui fait partie des plus mauvais élèves du département en terme de production de logements sociaux, a été pointée du doigt par Manuel Valls.
La loi Sru (Solidarité et renouvellement urbain) impose 20% de logements sociaux d’ici à 2020 et même 25% d’ici 2025 dans certaines communes.
Avec 2,43%, Montlignon fait partie des communes “carencées”, surveillées par la préfecture.
Jusqu’à présent, les communes ne respectant pas cette loi étaient soumises à des amendes peu dissuasives. L’État a décidé de passer à la vitesse supérieure et veut imposer aux maires, via des indemnités multipliées par trois, voire quatre à cinq, la construction de logements sociaux.
La réponse des élus locaux ne respectant pas la loi est connue: le coût, le manque de foncier, des terrains parfois inconstructibles (ou inondables, comme à Auvers ou La Frette), etc. Ces arguments ne convainquent pas toujours, notamment du côté de ceux qui prônent la construction de logements sociaux. Il faut dire aussi que la construction de logements sociaux n’est pas forcément populaire vis-à-vis des administrés.
Passé à l’offensive, le Premier ministre Ps Manuel Valls, qui réunissait le 26 octobre un comité interministériel aux Mureaux (78), dix ans après les émeutes en banlieue, a donné une liste de trente-six communes carencées et sous surveillance.
Montlignon est la seule du département. Dans ces villes où l’État veut reprendre la main, le préfet sera autorisé à préempter des terrains et des logements (par exemple des logements anciens pour en faire des logements sociaux) et à délivrer des permis de construire en lieu et place des maires.
Le Premier ministre a annoncé qu’une seconde liste, plus longue, devrait suivre au premier semestre 2016.
Sollicités à plusieurs reprises, ni le maire, Alain Goujon (Lr), ni le directeur des services, ni aucun autre élu n’ont été disponibles pour répondre à nos questions.