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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 00:00

                                                     Argenteuil le 29 Octobre 2008

                                           Monsieur Philippe DOUCET

                                           Président de l’OPIHLM

                                           
 

Monsieur le Président,

 

Parce que nous ne saurions nous satisfaire de la polémique, nous revenons vers vous avec le sens des responsabilités et l’esprit constructif qui nous caractérisent.

 

Vos déclarations d’intention et votre comportement paraissent parfois éloignés des objectifs que vous affichez. Mais allons à l’essentiel !

 

Vous proposez : « travaillons ensemble, dans le respect mutuel, au service de l’intérêt général et pour une démarche de développement de l’Office et du progrès social ». Nous sommes entièrement d’accord sur cet objectif c’est la raison pour laquelle nous souhaiterions débattre des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

 

Cependant il est illusoire de laisser croire que notre Office pourra poursuivre son rétablissement, améliorer son entretien, rénover et construire, si ensemble nous ne nous engagions pas dans des actions pour obtenir les moyens nécessaires. Nous sommes à une période où l’Etat (garant du droit au logement) réduit de 7% son budget du logement 2009 (moins 20% en 3 ans) et veut mettre sous tutelle les Offices au travers des Conventions d’Utilité Sociale (projet de loi Boutin) dans lesquelles il déciderait de la politique de l’Office sans mettre les moyens pour atteindre ses objectifs inavoués (comme pour les hôpitaux).

 

Nous tenons à vous signaler que contrairement à ce que vous avez écrit, ce n’est pas à cause de problèmes de management, ou de mauvaise gestion que l’Office s’est retrouvé dans une situation financière catastrophique. C’est le résultat d’une politique du logement menée par les gouvernements successifs qui a conduit à cette situation, notamment par la diminution de l’aide à la pierre et les taux élevés des emprunts. Vous n’êtes pas sans savoir, que tous les Offices qui ont eu le courage politique de construire pour répondre aux besoins de la population malgré la baisse de « l’aide à la pierre » se sont retrouvés avec un plan de redressement CGLLS.

 

Aujourd’hui vous pouvez constater par vous même que malgré le peu de réhabilitation, l’absence de construction, la flambée des loyers de + 21% en 5 ans sous l’ancien Président, la situation financière de l’Office reste fragile. Vous venez à nouveau d’augmenter les loyers de 1,9%, ce qui est beaucoup pour les locataires et pourtant si peu au regard des besoins. En effet, cela représente une recette supplémentaire de 820 000 €, ce qui est sans commune mesure avec les besoins estimés à 71 millions d’euros pour la période 2008 - 2016 soit près de 7, 9 millions d’euros par an, cela représenterait une augmentation des loyers de + 17,5% par an pendant 9 ans !!!!.

Comme vous pouvez le constater ce ne sont pas par des mesures  de simple gestion (bien qu’il faille être toujours plus performant) que nous pourrons atteindre un niveau de prestation de qualité et encore moins atteindre les objectifs que vous annoncez. Il faut sortir de cette ornière.

 

Vous nous dites que vous êtes un homme d’action et de propositions. Cela tombe bien, nous aussi. Alors passons aux actes dans le respect des droits et des obligations de chacun.

 

Concrètement nous vous proposons de débattre et d’agir dans plusieurs directions car les chantiers ne manquent pas.

il faut alerter et proposer des actions aux locataires pour dénoncer la situation actuelle du désengagement de l’Etat (voir le communiqué de l’Union Sociale pour l’Habitat sur le budget 2009, baisse de 7%, disparition des crédits Palulos pour réhabiliter,…) et des menaces qui pèsent sur les locataires dans le cadre du projet de loi Boutin (surloyers, remise en cause du droit au maintien dans les lieux, abaissement des plafonds de ressources et conventionnement global qui engendre la constitution de ghetto, main mise de l’Etat sur le 1% logement pour compenser son désengagement,….).

Il est urgent et nécessaire de sensibiliser les élus (maires, députés, sénateurs,….) sur ces questions et prendre des initiatives communes à l’échelle locale, départementale, régionale et au niveau national.

Il est tout aussi indispensable d’engager les actions nécessaires auprès du Préfet, de l’ANRU pour récupérer les 8 millions de fonds propres que l’Office devra trouver alors que ces projets étaient équilibrés au départ (comment ?).

A un moment où le gouvernement exonère les entreprises de la taxe professionnelle, il est urgent d’agir pour obtenir l’exonération de la TFPB qui a elle seule ponctionne plus de 10% du montant des recettes des loyers.

Concernant les constructions, il est indispensable d’agir pour le rétablissement d’une vraie aide à la pierre. Concernant les réhabilitations il faut obtenir un montant de subvention permettant de faire les travaux nécessaires sans augmentation des loyers. De même il faut obtenir que l’Etablissement Départemental Foncier joue son rôle pour à la fois assurer le portage foncier mais également alléger la charge du foncier dans les opérations de construction, éventuellement au travers de baux emphytéotiques.

 

Voilà quelques propositions concrètes dont nous souhaiterions débattre avec vous sur les moyens nécessaires pour accomplir notre mission. Ces discussions sont quand même bien plus fondamentales, bien plus capitales, pour le devenir de l’office que des rapports conflictuels.

 

Vous vous dites pour le progrès social ; là aussi cela tombe bien, nous aussi ! Nous ne comprenons donc pas votre attitude lors du dernier CTP et votre refus de nous rencontrer ensuite. Au dernier CTP, non seulement vous n’acceptiez pas que l’ensemble des salariés aient les mêmes droits, mais vous souhaitiez que les fonctionnaires acceptent des reculs sociaux. Est ce cela votre conception du progrès social ? Il est clair que votre attitude a été très mal ressentie par l’ensemble du personnel et ses représentants qui ont tenté pendant plusieurs semaines de contribuer à ce qu’un accord équilibré puisse se faire sur ce sujet. Par ailleurs nous ne croyons pas que cela soit le meilleur moyen d’arriver à un climat social apaisé. Nous ne développerons pas ce sujet pour ne pas en rajouter malgré la colère que vous avez provoquée car nous voulons rester dans une attitude responsable d’ouverture.

Sachez toutefois que nos prises de position n’ont jamais participé à créer un climat de tension à tous les échelons du personnel comme vous l’écrivez, mais sont l’expression de la raison d’être d’un syndicat, à savoir : la défense des personnels, de l’outil de travail et des valeurs républicaines communes au service des populations.

 

Nous vous rappelons donc que nous restons à votre disposition pour tout dialogue constructif qui permette d’aller dans le sens de l’amélioration de la qualité de service et des conditions de travail dans le respect des responsabilités de chacun et nous ne polémiquerons pas plus sur certains propos contenus dans votre lettre ouverte.

 

Dans cette attente, nous vous demandons qu’un rendez vous soit fixé rapidement, plutôt que notre dialogue indispensable ne se fasse que par des échanges de courriers.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, notre considération respectueuse.

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