Val-d'Oise : tensions autour de la gestion du bailleur social AB-Habitat
Des locataires et des salariés ont manifesté, mercredi 15 février, sous les fenêtres de Nessrine Menhaouara, maire de Bezons et présidente du bailleur social AB-Habitat. Ils dénoncent la hausse des loyers et des charges.
Une centaine de locataires et de salariés ont manifesté devant le siège d'AB-Habitat, mercredi 15 février. (Hugo Robert)
Par Hugo Robert
Publié le 16 févr. 2023 à 12:27Mis à jour le 16 févr. 2023 à 14:16
La pression monte sur le bailleur social AH-Habitat. Mercredi 15 février, plus d'une centaine de manifestants se sont réunis devant la mairie de Bezons, où siège la présidente et maire (PS) de la ville, Nessrine Menhaouara, pour dénoncer la gestion du parc locatif du second bailleur du Val-d'Oise. Les représentants des locataires et des salariés protestent contre la hausse des loyers, le défaut d'entretien des logements, et un dialogue social « au point mort », selon eux.
Parmi les revendications de la CGT, de l'Indecosa CGT, et de la Confédération nationale du logement (CNL), figurent les retards et le coût de deux opérations de réhabilitation majeures. En l'occurrence ceux de la cité champagne d'Argenteuil et de la résidence Auguste Delaune, à Bezons, qui entraînent des hausses de loyer de 10 %.
Plus largement, les critiques portent sur les défauts d'intervention dans les logements et le manque de dialogue entre la direction et les locataires. « Depuis un an et le changement de direction, la situation ne s'est pas améliorée. Il faut parfois attendre trois mois pour la réparation d'une fuite d'eau », déplore Chekib Benchikh, président de l'association des locataires de la résidence Claude Monnet de Bezons. Les représentants des locataires demandent ainsi le gel des loyers et la baisse des charges dans un contexte d'explosion de la facture énergétique .
Du côté des salariés, la CGT se joint aux revendications et demande également une revalorisation salariale. « Lors des dernières négociations annuelles, nous n'avons obtenu aucune augmentation. Nous demandons une hausse des salaires pour couvrir l'inflation », indique Rachid Checkhab, membre du syndicat et élu du personnel.
Cette mobilisation parachève des semaines de tensions entre les organisations syndicales et la présidente, élue l'année dernière. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux quelques heures après le rassemblement, Nessrine Menhaouara a défendu sa feuille de route, « en rupture » selon elle, avec la précédente gouvernance. « Entre 2016 et 2021, la gestion financière et le pilotage organisationnel et d'investissement d'AB-Habitat ont été catastrophiques », assure-t-elle. L'élue s'appuie sur les conclusions de plusieurs audits organisationnels et financiers, commandés en plus de celui demandé par l'Etat et réalisé par Ancols.
En effet, la stratégie d'achats de l'ancienne direction destinée à faire grossir le parc au-delà de 12.000 logements - et donc à éviter une fusion avec un autre bailleur social - a fragilisé les comptes d'AB-Habitat. Depuis, la direction assure que les choses s'améliorent. « Avec l'arrivée du nouveau directeur général, nous avons divisé par deux le taux de vacance des logements, et remis sur les rails des projets de réhabilitation promis depuis de nombreuses années », affirme l'élue.
Hugo Robert