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Durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le logement n’a eu droit qu’à un ministère délégué pendant seulement 2 ans.
Lentement mais sûrement, le logement est en train de disparaître du paysage politique. Lors du précédent quinquennat, il n’a eu droit qu’à un ministère délégué - occupé par Emmanuelle Wargon - mais il est associé à un portefeuille. Pour le premier gouvernement du second mandat d’Emmanuel Macron, il n’aura droit à rien. Comme il y a 5 ans. À l’époque, c’était une première dans l’histoire de la 5e République.
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Autre désagrément: les professionnels du logement n’auront pas un mais deux interlocuteurs - interlocutrices plus précisément. Il s’agit d’Amélie de Montchalin, ministre de la transition écologique et la cohésion des territoires et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique. Pas de trace de logement donc mais d’écologie car Emmanuel Macron a fait de cette thématique l’une des priorités de son second mandat. Parmi les grands défis du gouvernement, en matière de logement, figure notamment la rénovation énergétique. Emmanuel Macron s’est fixé comme objectif de rénover 700.000 logements par an.
L’absence de ministère du Logement a de quoi surprendre quand on sait qu’il s’agit du premier poste de dépenses des Français qui lui consacrent environ 20% de leurs revenus, selon l’Insee. Surtout, avec la hausse des prix de l’énergie, du carburant, du prix des matériaux ou encore le resserrement du crédit, les Français doivent faire face à une crise de leur pouvoir d’achat. «Ce n’est finalement pas si étonnant quand on voit que le candidat Macron n’a consacré que quelques lignes au logement dans son programme pour l’élection présidentielle d’avril dernier », fait remarquer un observateur.
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Le logement a fait partie des grands absents de la campagne présidentielle. Le sujet n’a pas semblé passionner la classe politique. Les mesures pour améliorer le pouvoir d’achat immobilier des Français, construire plus de logements ou réfléchir à l’habitat de demain, ne sont pas légion. La désormais ancienne ministre du Logement a son explication. «Le logement est perçu comme technique et de long terme, confie au Figaro Emmanuelle Wargon. Personne ne peut promettre qu’on va changer les choses du jour au lendemain». «Le profil techno d’Amélie de Montchalin ne risque pas d’arranger les choses», glisse un observateur du marché immobilier.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Emmanuelle Cosse, ministre du Logement (2016-2017), qui s’était dite «surprise et déçue» il y a 5 ans que le logement ne soit associé ni à un ministère ni à un secrétariat d’État, a de nouveau exprimé sa déception. «La composition de ce premier gouvernement montre que le logement n’est pas pris en considération, à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux qu’il porte», déplore la présidente de l’Union sociale pour l’habitat. Même son de cloche de l’adjoint d’Anne Hidalgo, chargé du Logement. «Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat», a réagi Ian Brossat sur Twitter.
Les professionnels de l’immobilier regrettent, quant à eux, que «le logement n’apparaisse dans aucun périmètre industriel alors que le pouvoir d’achat est une préoccupation centrale et partagée». «Il est urgent de clarifier qui, au sein du nouveau gouvernement a la charge du logement», affirment la Fédération nationale de l’immobilier, l’Union nationale des syndics et Plurience. La directrice générale de Nexity, un temps pressentie pour devenir première ministre du nouveau gouvernement, avait, elle plaidé, dans une tribune dans le JDD, pour la suppression du ministère du Logement au profit d’un «ministère régalien de la Ville de demain». «Rénover l’ancien, transformer les usages des bâtiments existants, construire la ville différemment pour la rendre bas carbone, durable et abordable, belle et adaptée à nos modes de vie évolutifs: ces solutions ne doivent plus vivre les unes à côté des autres, mais s’imbriquer au service d’un projet de société», explique Véronique Bédague. Sur le premier point, l’ancienne directrice de cabinet de Manuel Valls (2014-2016) a été entendue, mais pas sur le second.