Le syndicat estime qu’il vaut mieux convaincre les gens de se faire vacciner plutôt que de les contraindre. Près de 80 personnes ont manifesté. Parmi eux, tous ne sont pas persuadés de la nécessité de ces injections.
Cergy (Val-d'Oise), vendredi 20 août 2021. Près de 80 personnes se sont rassemblées devant la préfecture pour protester contre la mise en place du pass sanitaire. LP/T.C.
« On n’est pas antivax », tient à préciser d’emblée Nathalie Desjacques, secrétaire générale de l’union départementale CGT, à l’initiative d’une manifestation, ce vendredi soir, devant la préfecture du Val-d’Oise, à Cergy. « On est des antipass, précise-t-elle. On pense que c’est une atteinte aux libertés individuelles. Il faut convaincre plutôt que contraindre. »
Elle précise que le syndicat a préféré manifester dans le Val-d’Oise pour ne pas se mêler aux habituels défilés parisiens noyautés, selon elle, par l’extrême droite. « Il y a des amalgames avec les antivax », estime-t-elle.
« Ce qu’on veut, c’est la vaccination gratuite et libre »
Au bout de quelques minutes, les responsables du syndicat prennent la parole devant près de 80 personnes. « Pour la CGT, la contrainte est un aveu d’échec politique », lance au micro Myriam Lebkiri, de l’union départementale CGT. « Il y a une défiance vis-à-vis du gouvernement sur la gestion de la crise sanitaire, explique Nathalie Desjacques. Pendant la pandémie, le gouvernement a continué de fermer des lits. »
Le syndicat paraît convaincu de l’utilité des vaccins. Il revendique la levée des brevets et la mise en place d’un pôle public de santé pour permettre de les produire et de développer la recherche publique. « Ce qu’on veut, c’est la vaccination gratuite et libre pour le plus grand nombre », ajoute Nathalie Desjacques, plaidant pour permettre aux pays pauvres de se vacciner.
« Mon corps n’est pas à vendre », clame une aide-soignante
Mais dans cette manifestation, tous ne sont pas convaincus des bienfaits des vaccins contre le Covid-19. Inès, 44 ans, tient un panneau accroché autour du cou disant : « 24 ans de métier et suspendue », en dessous de son diplôme d’aide-soignante. « Au 15 octobre, si je n’ai pas eu mes deux vaccins je suis suspendue », indique-t-elle. Elle refuse catégoriquement de recevoir l’injection. « Mon corps n’est pas à vendre. Je n’appartiens ni aux patients, ni à l’hôpital, ni à l’État », clame-t-elle.
Elle explique son refus pas un profond rejet des vaccins contre le Covid-19. « Je suis en bonne santé alors pourquoi je m’injecterais un produit expérimental », estime-t-elle. Elle semble reprendre à son compte certaines des nombreuses allégations qui circulent à ce propos sur Internet. Elle va même jusqu’à indiquer qu’elle craint davantage les effets de ces vaccins que ceux du virus. À ses côtés, un homme véhément promet même une catastrophe retentissante pour les enfants qui ont été vaccinés.
Un peu plus tard, Christine Appiani, élue CGT de l’hôpital de Pontoise, prend la parole. Un homme se place derrière elle en brandissant un grand panneau avec plusieurs affiches collées dessus. L’une d’elles assimile la situation actuelle avec la prise du pouvoir par les Nazis en Allemagne. Une autre est titrée « L’hécatombe » et prétend faire le bilan au 7 août de la vaccination en annonçant des milliers de morts. Une publication qui a déjà fait l’objet de démentis.
Un autre rassemblement contre le pass sanitaire est prévu ce samedi matin à 9 heures à la gare de Taverny. La manifestation a été déclarée en préfecture. Elle émane du collectif Anti pass sanitaire Val-d’Oise 95, qui a vu le jour sur Facebook.