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31 janvier 2021 7 31 /01 /janvier /2021 20:01

Une vieille bâtisse située en centre-ville et autrefois louée par un marchand de sommeil a été réaménagée par l’association Solidarités Nouvelles pour le Logement.

 L’association Solidarités Nouvelles pour le Logement a réhabilité cinq appartements dans une maison autrefois louée par un marchand de sommeil. L’association Solidarités Nouvelles pour le Logement a réhabilité cinq appartements dans une maison autrefois louée par un marchand de sommeil. LP/Christophe Lefevre

L'intérieur comme l'extérieur n'ont rien à envier aux constructions neuves. Cinq appartements entièrement refaits n'attendent plus que leurs futurs occupants, qui devraient bientôt être désignés. Ces derniers pourront remercier les bénévoles du tout nouveau comité Val-d'Oise de l'association Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL), à l'origine de cette opération hors du commun. L'organisation, qui a déjà œuvré dans plusieurs départements d'Ile-de-France et permis de loger 11 000 familles, a en effet acheté et entièrement réhabilité une vieille bâtisse située rue haute, dans le centre-ville de Deuil-la-Barre, et autrefois louée par un marchand de sommeil.

Un loyer de 6,20 euros/m2

D'importants travaux de rénovation énergétique (changement des fenêtres, isolation des murs…) ont notamment été effectués, grâce à une convention avec l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (Anah). Un projet rendu possible grâce à des partenaires publics et des fondations privées et qui aura mis un an à voir le jour, mais qui permettra bientôt d'accueillir aussi bien des personnes seules qu'une famille, pour un logement de 6,20 €/m².

Ces derniers bénéficieront également de l'accompagnement d'un travailleur social. « Les sans-abri ont besoin d'un toit digne pour se reconstruire et ils ont besoin de liens », explique Guy Saint-Macary, vice-président de SNL 95. « La situation du logement social en Ile-de-France s'aggrave, précise Gérard Vauléon, vice-président de SNL. On ne construit pas assez de logements sociaux et on ne construit pas assez de logements abordables. Ça devient dramatique. »

D'autres chantiers en prévision

D'autres opérations du même type devraient voir le jour prochainement dans le département. Un projet concerne ainsi deux logements dans une autre bâtisse de Deuil-la-Barre. Des contacts ont également été noués avec la ville de Margency, pour un projet de trois logements.

« Nous sommes ici sous le plan d'exposition au bruit, et on ne peut pas augmenter le nombre d'habitants, explique Muriel Scolan, la maire (DVD) de Deuil-la-Barre. Du coup, le prix du foncier baisse et c'est une aubaine pour les marchands de sommeil. Les gens qui habitaient ici préalablement étaient financièrement exploités. Les prochains locataires vont être encadrés. Quand nous avons des possibilités, on achète, on préempte. Alors, on gagne sur tous les tableaux »

LP/Christophe Lefevre
LP/Christophe Lefevre  

Vers l'instauration du permis de louer pour lutter contre l'habitat indigne

À Deuil, comme dans de nombreuses villes du Val-d'Oise, la ville (qui a usé de son droit de préemption pour cette opération) tente en effet de lutter contre les marchands de sommeil. Un phénomène difficile à quantifier. « Nous sommes très attentifs sur le logement indigne et notamment sur des secteurs comme celui-ci, mais très dépourvus, reconnaît l'élue. C'est très difficile à détecter. On regarde des petits signes comme le nombre de boîtes aux lettres devant les maisons, mais c'est compliqué car nous sommes sur des propriétés privées. En plus, il faut faire attention. Derrière, il y a des gens fragiles. »

Et la vice-présidente du conseil départemental, qui souhaiterait mettre en place un permis de louer à l'image de villes comme Bezons ou Villiers-le-Bel, prend un exemple précis « Dans cette même rue, un peu plus loin, une propriété a été achetée par un propriétaire qui vit en Angleterre, illustre-t-elle. On a remarqué il y a quelque temps que trente personnes y vivaient. La location du matelas, c'est 150 € par mois. On l'a signalé au préfet. »

17 % de logements sociaux dans la commune

Pour l'élue, qui figure parmi les 26 maires du Val-d'Oise réclamant une révision de la loi SRU, cette « opération exemplaire témoigne de la volonté de la ville de remplir ses engagements ». « Ici, nous sommes à 17 % de logements sociaux, souffle-t-elle. On sort d' une opération de requalification urbaine sur un quartier (NDLR : la Galathée) où nous étions à 53 % de logements sociaux. C'est trop. Aujourd'hui nous sommes à 35 %, c'est déjà mieux. À Deuil, on ne peut construire que sur 60 % du territoire, en raison du Plan d'Exposition au Bruit. On ne veut pas de zones de concentration comme on avait. »

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A
Merci pour cet article, au plaisir de vous voir.
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