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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 21:49
Val-d’Oise : cancers suspects chez les salariés d’Atos

Trois salariés qui travaillaient dans le même bureau à Bezons sont morts, selon la CGT, d’un gliome. Des études ont été menées pour évaluer leur exposition aux ondes électromagnétiques.

 Bezons. Selon la CGT, trois salariés d’Atos, travaillant dans le même bureau, au siège, seraient morts d’un gliome. Selon, la direction il n’y en aurait que deux. Bezons. Selon la CGT, trois salariés d’Atos, travaillant dans le même bureau, au siège, seraient morts d’un gliome. Selon, la direction il n’y en aurait que deux. LP/Thibault Chaffotte

Leur mort serait-elle due à une exposition à des ondes électromagnétiques? La CGT du géant du numérique, Atos, estime que le décès de trois salariés travaillant au siège du groupe à Bezons, pourrait être lié à ce type de rayonnement. « Ce sont trois salariés qui travaillaient dans le même bureau et qui sont morts de la même façon, c'est-à-dire d'un cancer rare, indique un représentant du syndicat. Le dernier est décédé au mois de septembre et le premier il y a un an. » Il précise qu'une antenne de téléphonie mobile est située à 30 mètres du bureau et qu'elle est en cours de démontage.

«Il y a une anomalie des décès», estime la CGT.

C'est en septembre 2019 que le comité hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) s'est saisi de ces cas. A l'époque, les trois salariés travaillaient pour une filiale d'Atos, spécialisée dans les distributeurs de billets, qui a été cédé à Worldline entre juin et décembre 2019. Selon la CGT, les trois ont développé un cancer du cerveau, dont deux un gliome, un type de tumeur dont l'incidence est d'environ 5 cas pour 100 000 habitants, en France. « Il y a une anomalie des décès, estime la CGT. Là on est à 10 pour 10 000 personnes. »

La direction souligne que pour le troisième cas, il ne s'agit pas d'un gliome, mais d'une leucémie. « Le troisième est imputable à une pathologie mais ce n'est pas un gliome », conteste Jean-Michel Estrade, directeur des ressources humaines d'Atos. Il souligne en outre que l'un des deux salariés n'a travaillé que 20 mois dans ce bureau.

Bataille d'expertises

Selon la direction, une première expertise a été menée par Bureau Veritas. Le CHSCT d'Atos a ensuite demandé une nouvelle enquête. « La direction a refusé, il a fallu qu'on aille au tribunal », souligne la CGT. « On a refusé car l'organisme qui était proposé n'était pas agréé par le comité français d'accréditation (Cofrac), justifie Jean-Michel Estrade. Nous avons la responsabilité de faire en sorte que les expertises soient menées par des organismes compétents. » Le CHSCT a attaqué l'entreprise en justice et a obtenu une décision favorable, il y a un an.

Le CHSCT a choisi le cabinet Axium, qui a pris comme évaluateur le Centre de recherche et d'information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants (Criirem). En raison de la crise sanitaire, les mesures ont pris du retard et devraient se terminer en janvier.

La direction de son côté a diligenté une autre étude effectuée par la société Exem. « Les mesures d'exposition étaient très inférieures aux seuils réglementaires et nous avons choisi de les comparer aux normes pour les établissements recevant du public qui sont plus restrictives que celle pour les établissements industriels et commerciaux dont nous dépendons normalement », souligne Jean-Michel Estrade.

«Que la direction nous garantisse qu'on ne travaille pas dans des fours à micro-ondes»

Mais le syndicat émet un doute quant à la fiabilité des études commandées par la direction. « Entre les expertises de Bureau Veritas et du Criirem, on a trouvé des différences de mesure parfois six fois plus grandes », note le syndicat. Selon la direction, cet écart de mesures concernerait un site d'Atos, situé dans le sud-est de la France qui travaille avec des systèmes d'antenne. L'une de ces mesures aurait été faite près d'une antenne à pleine puissance alors que son rayonnement est d'habitude limité.

« Nous, on demande à la direction qu'elle nous garantisse qu'on ne travaille pas dans des fours à micro-ondes. On ne comprend pas que dans le même bureau, des gens meurent de la même maladie », résume le syndicat. La direction d'Atos indique être pleinement engagée pour élucider ce problème. « Pour nous c'est un vrai sujet, assure Jean-Michel Estrade. Je préférerais savoir s'il y a une cause commune entre ces décès, comme ça, je pourrais travailler à la faire disparaître. »

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