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12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 17:17
Habitat indigne : Saint-Denis et l’Etat renforcent leur partenariat
>Île-de-France & Oise>Seine-Saint-Denis|Gwenael Bourdon|10 avril 2019, 20h43|0
Saint-Denis, janvier 2017. Un immeuble insalubre du 15, place Victor-Hugo. LP/Gwenael Bourdon
 
 
 
 

S’attaquer aux hôtels meublés vétustes, accélérer le relogement des familles : ce sont les objectifs de ce protocole entre la ville et le ministère du Logement.

 
 

C’est, dit le maire PCF de Saint-Denis, un « geste positif » de l’Etat, à l’égard « de toutes les villes qui combattent le logement indigne ». Et à Saint-Denis, ajoute Laurent Russier, « on s’est parfois sentis un peu seuls ».

Mardi, l’élu signait avec le ministre Julien Denormandie, en charge de la Ville et du Logement, Plaine Commune et l’Agence régionale de santé, un protocole de coopération qui vient compléter l’arsenal de dispositifs déjà en œuvre dans la commune.

Accélérer le relogement des familles

« C’est le maire qui me l’a proposé », note Julien Denormandie. Cette fois, il s’agit notamment d’accélérer le relogement des familles prises au piège de chambres insalubres, d’immeubles croulants.

C’est une grosse difficulté à Saint-Denis, où un logement privé sur cinq est considéré comme potentiellement indigne. Le protocole prévoit de s’attaquer au phénomène des hôtels meublés dégradés, nombreux en centre-ville.

« Le problème aujourd’hui, c’est que si l’on fait fermer un hôtel dangereux, la ville n’a pas la capacité d’héberger ceux qui y habitaient » souligne David Proult, maire-adjoint à l’urbanisme.

 

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De g. à d., le maire PCF Laurent Russier, le président de Plaine Commune Patrick Braouezec, le ministre du Logement Julien Denormandie, le délégué territorial Jean-Philippe Horréard, la préfète déléguée pour l’Égalité des chances Fadela Benrabia. LP/G.B

 

La ville va aussi recevoir l’aide de l’Etat pour créer « un nouveau lieu pour le relogement temporaire des familles », note Mathilde Caroly, maire-adjointe au Logement. Saint-Denis dispose déjà d’une quinzaine d’appartements « passerelles » au sein de sa résidence sociale Charles-Michels.

Réhabilitation du secteur de l’avenue Wilson

Le document veut enfin « engager une dynamique de réhabilitation du secteur de l’avenue Wilson ». Les efforts se sont concentrés jusqu’à présent sur le centre-ville, or, l’avenue débouchant sur la porte de la Chapelle concentre à elle seule 74 arrêtés préfectoraux d’insalubrité. Une étude doit être lancée par Plaine Commune sur ce secteur.

En signant ce partenariat, Julien Denormandie a rappelé qu’il demandait à plusieurs départements, dont la Seine-Saint-Denis, de plancher sur des plans contre l’habitat insalubre, « pour que le marchand de sommeil ait peur d’un pacte républicain comme celui-ci et non l’inverse ». Le ministre a multiplié en quelques mois ses visites dans le 93, sur le front du logement indigne.

Pénurie de logements sociaux

Mais le phénomène « se nourrit de la pénurie de logements sociaux en Ile-de-France », a rappelé Laurent Russier, demandant au gouvernement de « mieux accompagner le logement social », alors que le ministre est en pleines tractations avec les organismes HLM, autour de leur financement et de la baisse des APL.

Dans le 93, on dénombrait en 2018 112 000 demandeurs enregistrés, pour 240 700 logements existants. Deux chiffres qui expliquent aussi pourquoi les marchands de sommeil continuent à prospérer, malgré la multiplication des plans et mesures censés les combattre.

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