L’arrivée du printemps n’est pas forcément une bonne nouvelle pour tous, puisque le 31 mars est le dernier jour de la « trêve hivernale » ; à partir du 1er avril, il est possible d’expulser des ménages de leur logement.
Depuis 1956, ce repit interdit d’exécuter les décisions de justice d’expulsion au cœur de l’hiver. Initialement prévu entre le 1er décembre et le 15 mars, il commence désormais le 1er novembre et va jusqu’au 31 mars minuit. Durant cette période, il est interdit de couper l’électricité ou le gaz. Ces cinq mois correspondent aussi au « plan d’urgence hivernale », avec une augmentation des dispositifs d’accueil des sans-abri.
Si la trêve empêche les expulsions, elle ne bloque pas les procédures en cours. Les hausses des prix de l’immobilier et la crise économique ont entraîné une progression importante des procédures engagées pour loyers impayés (+ 44 % depuis le début des années 2000).
Dans la grande majorité des cas, le tribunal prononce des décisions d’expulsion : plus de 128 000 en 2016, qui ont abouti à 63 000 commandements de quitter les lieux (acte juridique délivré par un huissier) selon les données du ministère de la justice, compilées par la Fondation Abbé Pierre.