Soixante-dix personnes ont manifesté ce vendredi soir pour défendre « le logement social ».
Ils étaient environ 70 à manifester devant la sous-préfecture d’Argenteuil pour défendre les APL, ce vendredi soir. Locataires, amicales de locataires, employés et cadres de la coopérative HLM, AB-Habitat et membres de la France insoumise étaient présents pour défendre surtout « le logement social ».
En effet, après la baisse de 5 € au 1er octobre, une nouvelle baisse de 50 € est prévue dès le 1er janvier mais cette fois, pour les seuls locataires HLM. Le gouvernement assure que cette baisse devrait être compensée par une baisse des loyers. Mais cette promesse laisse les locataires sceptiques : « Vous y croyez-vous ? lâche Evelyne, habitante de la cité Joliot-Curie. C’est honteux, honteux ! Ils prennent les locataires en otage », poursuit-elle.
Comme Evelyne, chez AB-Habitat principal bailleur d’Argenteuil et Bezons, c’est un habitant sur deux qui touche ces aides au logement. Sur les 10 868 familles logées par ce bailleur, 46 % en sont bénéficiaires. Si le bailleur compense alors cette perte par une baisse de loyer, cela représenterait entre « 3 et 4 M€ de perte annuelle », autant d’investissements en moins dans la réhabilitation du bâti et la qualité de service rendu aux locataires, assure le bailleur. De quoi inquiété aussi les présidents des amicales de locataires. « Notre travail sera de convaincre les locataires que ce n’est pas seulement 50 € en moins dans leur poche mais que c’est aussi moins de travaux, moins de personnel, moins de services », explique Georges Fresneau, trésorier de l’amicale des locataires de la résidence des Musiciens à Argenteuil.
« Un choix dogmatique » pour Dominique Lesparre
Pour Dominique Lesparre, maire (PC) de Bezons et président d’AB-Habitat, ce choix gouvernemental est un « choix dogmatique » : « Le budget du logement 2018 est le plus frappé par les coupes budgétaires et le logement social en est la seule victime », déplore-t-il. L’édile, qui rejoint le mouvement national HLM, s’inquiète surtout pour les petites structures HLM qui risquent de se retrouver en situation de faillite. Les manifestants rejoindront donc le mouvement de mobilisation des organismes HLM franciliens ce mardi devant l’Assemblée nationale. .
« Le budget logement en France représente 40Mds € dont 40 % relèvent des APL, cette politique du logement ne fonctionne pas puisque les loyers n’ont cessé d’augmenter », explique Fiona Lazaar, député LREM d’Argenteuil - Bezons. La parlementaire assure que les baisses de loyers se feront avec la mise en place d’une sorte de contrat entre l’Etat et les bailleurs : « S’ils jouent le jeu de la baisse des loyers, l’Etat donnera des garanties pour améliorer leur financement », précise-t-elle.
Pour Dominique Lesparre, le fond du problème sur la hausse des loyers est avant tout dû au fait que la construction de logements pèse sur les budgets des organismes HLM. « Peut-être pourrions-nous envisager un retour de l’aide à la pierre », évoque-t-il.