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28 septembre 2017 4 28 /09 /septembre /2017 19:28
Congrès HLM : les bailleurs sociaux quittent la salle

Publié le 28/09/2017 • Par Delphine Gerbeau • dans : France

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Vpe / Wikimedia commons CC BY-SA 3.0

La dernière journée du congrès HLM aura été le théâtre de l'affirmation de l'opposition des professionnels, des élus locaux, et des associations de locataires à la baisse de 60 euros par allocataires du parc social des aides personnelles au logement. L’arrivée en début d’après-midi du secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires, Julien Denormandie, a été saluée par des huées et le départ d'une partie de la salle, une première.

 

 

« Les mesures du Gouvernement démontrent la volonté de détruire le modèle économique et social du monde HLM. Notre pronostic vital est engagé », tempêtait Alain Cacheux, le président de la Fédération des offices publics de l’habitat, au lendemain de la présentation du projet de loi de finances.

« Les organismes seront d’autant plus pénalisés qu’ils auront eu une politique d’attribution généreuse, prioritairement envers les demandeurs allocataires des APL. De plus ce sont ceux situés dans les villes moyennes, ou en secteur rural, qui vont être en première ligne des difficultés, a-t-il dénoncé. La baisse des APL devrait représenter 822 millions d’ euros à compenser pour les offices publics de l’habitat. 122 organismes vont tomber dans le rouge dès 2018. »

Huées

« Un budget de hausse des inégalités et de la pauvreté », selon Florent Gueguen, le délégué général de la Fédération des Solidarités (ex-FNARS). « Une baisse des APL qui fait peser sur les locataires les choix d’arbitrage budgétaire », estime Dominique Estrosi-Sassonne, vice-présidente de Nice métropole Côte d’Azur.

« Une mesure qui casse la solidarité républicaine », a dénoncé Valérie Fournier, la présidente de la Fédération des Entreprises sociales pour l’habitat…

Les acteurs se sont succédés à la tribune pour dénoncer les mesures contenues dans le projet de loi de finances pour 2018.

Opposition frontale

Accueilli sous les huées et les sifflets, le secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires Julien Denormandie a d’abord écouté le discours très direct du président de l’Union sociale pour l’habitat Jean-Louis Dumont :

J’irai droit au but : le Mouvement HLM est totalement opposé au projet décrit dans la loi de finances qui veut baisser les APL et réduire les moyens des organismes de près de 2 milliards par an. Ce projet s’attaque à l’égalité entre les citoyens, entre les locataires HLM. Il s’attaque à la solidarité des territoires. Il n’est pas juste… Rien de ce que vous faites aujourd’hui n’a été annoncé dans la campagne, n’a été porté devant le suffrage universel. En agissant ainsi, en « copie cachée », sans concertation sur la réalité de ses intentions, Bercy est parti d’un préjugé : les HLM seraient dépassés, inefficaces. Vous avez tort.

Une fois sur l’estrade, Julien Denormandie a dû attendre de nombreuses minutes que se calment les sifflets.

« Est-ce que ce qu’on vous demande de faire est difficile, la réponse est oui… Est-ce que vous pouvez croire que la politique que nous voulons a pour finalité de mettre à mal les bailleurs sociaux, la réponse est non », a  tenté de convaincre  le secrétaire d’Etat, devant une salle chauffée à blanc.

C’est lorsqu’il a commencé à évoquer les conditions de financement des bailleurs sociaux – qu’il faudrait améliorer – qu’une partie de la salle, brandissant des cartons rouges, s’est levée.

Les associations de locataires, les membres de la fédération des offices publics de l’habitat, les membres de la fédération des coopératives HLM ont en effet décidé de quitter la grande salle du congrès, face à la surdité du secrétaire d’Etat envers leurs revendications.

Celui-ci a donc fini son discours face à une salle aux trois quarts vides – le président de l’Union Jean-Louis Dumont est malgré tout resté dans la salle, pour entendre cette conclusion de Julien Denormandie sous les huées :

Quand on n’est pas d’accord, il n’y a qu’une seule solution, c’est le dialogue, c’est la concertation… Travaillons. Je ne dirai pas vive les APL, je dirai vive les logements sociaux.

La résistance est en train de s’organiser de toutes parts.  Les élus locaux, emmenés notamment par Nathalie Appéré, la maire de Rennes, lancent un appel « sauvons le logement social », avec une pétition. La Fédération des OPH va lancer  une campagne de communication auprès des locataires, des élus locaux et des parlementaires…

Les semaines qui s’annoncent jusqu’à la fin de la discussion parlementaire du projet de loi de finances pour 2018 vont être compliquées pour le ministre Mézard et son secrétaire d’Etat.

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