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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 17:20

 

Et vingt-sept dossiers de plus. Jeudi dernier, la commission de cotation du logement de Gennevilliers s’est réunie… en présence de deux demandeurs de HLM. Depuis quelques mois, les habitants sont en effet invités à assister aux séances de cette commission municipale qui doit décider quel dossier est légitime pour obtenir tel ou tel logement. Tout est anonyme. « Lors d’une réunion publique en 2015, on nous a parlé de manque de transparence. On a donc décidé d’ouvrir cette commission au public », justifie Carole Lafon, maire adjointe au logement.

 

Attention, cette commission ne traite que l’attribution des logements réservés par la ville, soit 10 % du parc de logements sociaux de la ville qui dépasse les 11 000 appartements. Pour ce faire, chaque demande a reçu un certain nombre de points attribués automatiquement : 4 si le dossier a moins de deux ans, 2 si le candidat postule pour se rapprocher de son travail, 4 en cas de handicap, etc. En somme, plus la situation est difficile, plus il y a de points. Mais on peut aussi perdre des points : un refus de logement injustifié en enlève 2 puis 5 pour chaque nouveau refus.

 

« Problème pour monter les escaliers. Privilégier RDC »

 

Jeudi, le service logement avait deux T3 de libres, un dans la cité-jardin, un autre au Fossé de l’Aumône. L’élue, assistée de Noël Joubert de la Confédération nationale du logement (CNL) et de trois membres du service logement passe la liste en détail. Premier cas, une personne seule avec un enfant. Dossier déposé il y a 14 ans, « Problème pour monter les escaliers. Privilégier RDC ». 53,28 points. Le dossier essuie un refus : « pas adapté » selon la terminologie. Aucun des deux logements libres ne lui correspond.

 

 

http://www.leparisien.fr/images/2017/04/02/fc63e702-17b0-11e7-aafc-98ad64f9863b_1.jpg

 

 

Deux demandeuses de logement assistent à la réunion de cotation. (LP/O.B.)

 

Chaque ligne avec ses informations concises, mises à jour au fil des mois, est détaillée froidement. Pourtant, derrière chacune, c’est bien une famille, un couple, une personne seule que l’on étudie. On trouve tout, le profil du demandeur, ses desiderata, son logement actuel (T1, 2, 3…), la composition du ménage, les ressources, le motif de la demande de nouveau logement, etc. Problème de voisinage, raisons de santés, logement devenu trop cher, procédure d’expulsion ou même « violences familiales » sont autant de données prises en compte.

 

« Je trouve cela rassurant que les dossiers sont anonymes »

 

« Ce n’est pas évident, poursuit Carole Lafon. On doit trouver le logement le plus adapté à la personne. » Pour des T3 de 50 m², une famille avec 5 enfants n’a donc aucune chance. De même l’appartement au 4e étage sans ascenseur ne sera pas proposé à un handicapé. Celui qui fait état de 16 000 € d’impayés alors que « pourtant il y a des ressources » est rapidement mis sur la touche.

 

A un bout de la table Ouafa, 27 ans, et Atika, 47 ans, sont des habitantes « lambda » qui ont déposé une demande - leur cas ne fait pas partie de ceux examinés ce jeudi. « Je suis venue par curiosité et je ne savais pas à quoi m’attendre », commente Ouafa. La réunion achevée, la jeune femme pose de nombreuses questions aux experts, sur les critères, la procédure… « C’est instructif, conclut-elle. En fait tout est pris en compte. Je trouve cela rassurant que les dossiers sont anonymes aussi. » Depuis septembre dernier, cette commission a planché sur 963 dossiers.

leparisien.fr

Olivier Bureau

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