« Le nombre d’Argenteuillais qui attend un logement est indécent. On est bloqués pour construire ». L’office HLM AB Habitat a organisé ce samedi un rassemblement avenue du Château, à Argenteuil pour contester le « blocage », par la mairie, de la construction de logements sociaux, au 29, avenue du Château.
Il a également déposé un recours devant le tribunal administratif de Cergy. Pourtant, 1 800 logements sont déclarés indignes à Argenteuil. En 2015, 6 800 personnes étaient en attente d’un logement, notamment dans le quartier du Val Notre-Dame, l’un des secteurs les plus touchés par l’insalubrité. Pour y remédier, le bailleur social AB Habitat (Ab-h) a acheté en 2013 une parcelle dans le quartier. Montant total de l’opération à l’issue de la construction : 2 M€. L’objectif : bâtir un immeuble de vingt et un appartements neufs, destinés à la location sociale. Mais depuis le dépôt du permis de construire effectué auprès de la municipalité en avril 2015, le projet est suspendu. « On perd notre temps depuis un an, alors que c’est un quartier qui est en grande demande », assure Philippe Doucet, vice-président d’Ab-h. En novembre 2015, la mairie suspend le dossier. Elle évoque alors l’instauration d’un périmètre d’étude sur le secteur.
Après une seconde demande du bailleur social, le permis n’est toujours pas attribué. Selon l’entourage du maire, « il y a 38 % de logements sociaux ici, il y en a suffisamment. Mais la ville n’est en aucun cas opposée à la délivrance de ce permis de construire. Seulement au départ, le projet devait intégrer deux bâtiments supplémentaires de l’avenue ». Une déclaration que conteste Chantal Colin, administratrice à Ab-h et conseillère municipale (PS) de la ville. « Le problème c’est que l’un des immeubles dont ils parlent appartient à la ville, et l’autre est privé. Tout cela est un prétexte pour ne pas autoriser la construction des logements », dénonce l’élue.
Loin de ces discours, à une centaine de mètres de l’avenue du Château, une cité abrite plus d’une centaine de logements, la plupart insalubres. « Nous, on est fatigués par ces conflits politiques. Dans le quartier, on trouve beaucoup d’appartements inhabités. C’est anormal », dénonce un habitant de la résidence du Château.