Promesse tenue. La région ne financera plus les constructions de logements très sociaux dans les villes qui ont déjà plus de 30% de HLM. La nouvelle majorité de droite présidée par Valérie Pécresse présentera ce jeudi en séance plénière son plan logement pour l’Ile-de-France dont la mesure phare est l’arrêt des financements des PLAI (Prêts locatifs aidés d’intégration) dans les villes déjà très (ou trop) pourvues en logements sociaux.
«Nous voulons casser les ghettos en Ile-de-France», annonce sans détourGeoffroy Didier, vice-président LR chargé du logement et de la politique de la ville au conseil régional. «On ne peut plus concentrer ainsi les difficultés. Il nous faut susciter une meilleure répartition sur le territoire francilien», assure l’élu LR qui ajoute : «Notre politique est claire, pragmatique et n’a rien d’idéologique». Preuve en est : certains élus de gauche réclamaient cette mesure.
Mais d’autres maires et associations de locataires auraient préféré que cette promesse de campagne reste lettre morte. Voilà quelques jours, un appel à la mobilisation a été lancé depuis la mairie PCF de Gennevilliers pour contrer une mesure jugée «catastrophique» qui «risque d’aggraver la crise du logement», comme le souligne le président de la CNL Ile-de-France, Michel Mittenaere, dans la première région d’Europe qui comptait en 2015, 606 124 demandes en attente.
Ce mardi soir, une dizaine de villes de gauche, comme Montreuil, Saint-Denis, Nanterre,Vitry et Champigny... se retrouvent pour préparer l’offensive, avec manifestation à la clé sous les fenêtres de Valérie Pécresse le 7 avril. «Le projet de la majorité régionale est en totale déconnexion avec la réalité, dénonce le président PCF du 94, Christian Favier, qui juge la crise du logement, «comparable à celle de 1954».
«On ne veut surtout pas plomber la construction de logements sociaux en Ile-de-France !» rétorque Geoffroy Didier, «Nous allons péréniser le financement des logements très sociaux qui représentaient environ 25 M€ investis par la région ces dernières années. Simplement ces derniers devront se faire ailleurs que dans les villes déjà saturées de logements sociaux». A une seule exception prêt, les programmes ANRU de rénovation urbaine continueront à bénéficier des subsides de la région où qu’ils se situent assure-t-on à la région.
Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers (PC) : « Cela va aggraver la pénurie de logements »
Dans sa ville, le taux de logements sociaux atteint 62% et il y a 3 200 demandes de logements en attente. Patrice Leclerc, le maire communiste deGennevilliers est à l’origine d’un appel à la mobilisation pour s’opposer à la mesure voulue par Valérie Pécresse.