Une cinquantaine de personnes se sont réunies, lundi 19 décembre 2022 au soir, devant la mairie d’Argenteuil (Val-d’Oise), après l’appel au rassemblement lancé par la fédération du Val-d’Oise du Parti communiste français, « pour le droit au logement et à l’hébergement pour tous » et « ne pas oublier Hocine ».
Une action décidée « rapidement », a souligné Cécile Dumas, secrétaire départementale du Pcf et conseillère régionale d’Île-de-France, quelques jours après la mort de Hocine, 50 ans, décédé dans son logement de fortune, une guérite de l’ancien site Yoplait, où il a été retrouvé au matin du mercredi 14 décembre.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il serait mort des suites de la combustion d’une bougie qui a causé un incendie.
« C’est un drame de la pauvreté qui s’est produit à Argenteuil. Hocine, mort à 50 ans dans la rue, en France, 6e puissance mondiale ».
Après « un accident de la vie », le quinquagénaire, malgré un emploi, avait trouvé refuge sur le site de son ancien lieu de travail.
Alors que la préfecture a annoncé 25 places de plus d’hébergement d’urgence, la responsable politique juge cela insuffisant. « On sait tous que le 115 est inaccessible tellement les demandes sont importantes », a lancé Cécile Dumas.
Des bougies
Après que des bougies ont été posées au sol, d’autres ont pris la parole, comme Omar Slaouti, conseiller municipal d’Argenteuil (Lfi), estimant qu’il « n’y a pas de fatalité » et qu’il faut « mener le combat pour que ça ne se reproduise plus ».
Tandis que Philippe Doucet, l’ancien député maire Ps d’Argenteuil, pointait du doigt les marchands de sommeil, le manque de logements sociaux et soulignait qu’aujourd’hui, « le travail n’est plus une condition suffisante pour l’accès au logement ». C’était le cas d’Hocine.
En novembre 2018, un rassemblement s’était tenu devant les Bains-Douches d’Argenteuil, à la suite de la mort d’un sans-abri retrouvé derrière la Basilique d’Argenteuil.
620 SDF morts en 2021
Selon le collectif Les morts de la rue, 620 personnes vivant dans la rue ou en structure d’hébergement provisoire sont mortes en 2021, dont une majorité d’hommes (89%). Moyenne d’âge : 48 ans.