Une cinquantaine de personnes ont manifesté ce mercredi matin devant le siège du bailleur départemental à l’appel de la CGT et de la CFE-CGC. Elles dénoncent la souffrance au travail des agents et fustigent une procédure de licenciement engagé contre un représentant CGT.
Levallois-Perret, le 9 mars 2022. Manifestation syndicale à l'appel de la CGT et de la CFE-CGC devant le siège de l'office public départemental Hauts-de-Seine Habitat. LP/Anne-Sophie Damecour
Ils espéraient pouvoir accéder à la cour intérieure de l’office public départemental. Mais ils ont trouvé grilles closes devant le siège de Hauts-de-Seine Habitat, à Levallois. Alors quand ils ont cru apercevoir le directeur général de l’office à la fenêtre de son bureau donnant sur la rue Paul-Vaillant-Couturier, les manifestants ont laissé exploser leur colère contre celui qui concentre toutes leurs revendications.
Ce mercredi matin, à l’appel de deux des quatre syndicats de l’office, la CGT et la CFE-CGC, une cinquantaine de personnes se sont réunies pour dénoncer des « conditions de travail dégradées » au sein de la structure qui gère plus de 42 600 logements et emploie 800 personnes. Une mobilisation avec pour point de départ la procédure de licenciement engagée contre un délégué CGT. « Du jamais-vu à Hauts-de-Seine Habitat », martèle au micro une représentante du syndicat qui fustige la « discrimination et l’acharnement » dont est victime le salarié de Bagneux dans une procédure basée sur « des griefs non fondés ».
Contacté par téléphone, le directeur général Damien Vanoverschelde explique que « la procédure engagée permet de prendre des sanctions disciplinaires au regard de faits qui ont été reconnus », sans pour autant les détailler et précise « qu’à l’heure actuelle aucune sanction n’a été décidée ». Et que « faute d’accord, une nouvelle commission disciplinaire devait se réunir ».
Reste que pour les syndicats présents dans la rue, les licenciements seraient de plus en plus nombreux au sein de l’office. « Il y a eu 27 licenciements ces deux dernières années, auxquelles s’ajoutent 80 démissions », avance la syndicaliste au micro, qui explique ces chiffres par « des sanctions abusives » et « une grande souffrance au travail ». « Il est où le dialogue social ? », « c’est honteux », « voyous », hurlent les manifestant entre deux salves de sifflets stridents.
Une « cellule d’écoute accessible à tous les salariés »
Un mal-être qui s’est caractérisé l’été dernier par deux procédures de droit d’alerte à Suresnes et Rueil-Malmaison avec des problématiques de « brutalité managériale avec des agents en burn-out ». Les syndicats reprochent à la direction de n’avoir rien mis en œuvre par la suite. « C’est totalement faux », répond Damien Vanoverschelde, assurant que « l’enquête menée n’avait pas démontré de danger grave et imminent pesant sur les agents ». Il assure néanmoins qu’une « cellule d’écoute téléphonique accessible à tous les salariés et externalisée a été mise en place en janvier ».
Une demande qui faisait partie des revendications syndicales. Mais, pour les manifestants, reçus en délégation pendant près d’une heure trente en fin de matinée, la situation n’est pas près de s’améliorer. Et ce, en raison du nouveau plan de réorganisation programmé cette année. Ce dernier prévoit un redéploiement des agents des quatre directions territoriales, créées il y a quatre ans, vers les directions de proximité.
« Cela va impacter 75 salariés et ce projet manque totalement de clarté », dénoncent les syndicats qui fustigent là encore « le manque de concertation » et s’appuient sur « un rapport catastrophique résultant d’une expertise commandée par le comité social économique ». « Cet expert choisi par les représentants du personnel a remis un rapport le 10 février et nous avons mis en œuvre toutes les préconisations », répond le directeur général qui souhaite « renforcer les directions de proximité, notamment sur le volet technique, pour un meilleur service apporté aux locataires ».