Matthieu Maurer - Publié le 5 février 2021
SOCIÉTÉ - Dans son 26ème rapport, la Fondation Abbé Pierre pointe du doigt les conséquences de la crise épidémique sur le mal-logement.
Comme chaque année, la Fondation Abbé Pierre publie son rapport sur le mal-logement afin d'alerter la société mais surtout les pouvoirs publics sur les conditions de vie des 4,1 millions de mal-logé-es. Mais dans ce 26ème rapport, un nouvel élément aggravant s'est invité pour cette population déjà fragilisée : la crise épidémique.
Quelles conséquences le Covid a-t-il eu sur le mal-logement des Français-es ? Comment anticiper les effets de la crise sociale qui risque d'aggraver le sort des mal-logés en raison de la crise épidémique ? Voici ce qu'il faut retenir du rapport de l'association.
Les mal-logés face au Covid : la double peine
Pendant les confinements, les pouvoirs publics ont trouvé en urgence de nouvelles solutions pour loger les 300 000 sans-abri de France. Plus de 20 000 places d'hébergement supplémentaires ont été ouvertes "dont 11 000 à l'hôtel", en complément des 157 000 places existantes. En revanche, certains besoins de base ont été encore plus difficiles à remplir à cause de la fermeture de restaurants sociaux, d'accueils de jour ou la baisse des maraudes. De même l'accès à l'eau est devenue plus complexe à cause de la fermeture des fontaines, douches et toilettes publiques.
Par ailleurs, le rapport démontre que les personnes qui vivent en suroccupation dans un logement ont été exposées à un risque plus accru de contamination : 9,2% des personnes vivant dans un logement surpeuplé avaient été touchées par le virus au mois de mai contre 4,5% pour la population générale.
Mais la crise du Covid a également eu des conséquences sur la production de logements sociaux qui a été retardée alors que le flux de la demande elle, est aujourd'hui supérieure à la normale. Conséquence : le nombre d'attribution de HLM en 2020 devrait chuter de 20%, soit près de 100 000 attributions en moins.