« Depuis des mois on dénonce le manque de moyens alloués aux pompiers, aux hôpitaux mais on n'est pas écouté », regrette, ce mardi matin, Peter Gurruchaga, secrétaire général de la CGT du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Val-d'Oise. Lui et un peu moins de 200 personnes, personnels hospitaliers mais aussi des Gilets jaunes, ont manifesté ce mardi dans les rues de Cergy, de l'Agence régionale de santé (ARS) jusqu'à la préfecture du Val-d'Oise.
« Nous sommes là car à l'hôpital de Beaumont-sur-Oise, mais comme partout ailleurs, on ferme des lits, des services », explique Sabine Merleau, secrétaire générale de la CGT des hospitaliers de Beaumont-sur-Oise avant d'égrener les autres hôpitaux qui subissent « cette casse du service public : Gonesse, Saint-Martin-du-Tertre, Pontoise, Eaubonne, tous les hôpitaux du département… »
La visite très discrète de la ministre de la Santé
Vendredi 27 septembre, un meeting aura lieu à Chambly, dans l'Oise, pour « alerter la population sur les carences du groupement hospitalier de territoire Nord-Ouest-Vexin Val-d'Oise », qui regroupe Méru, Beaumont, Saint-Martin, soit un bassin de 180 000 personnes. « On doit pouvoir maintenir une santé de proximité », souligne la syndicaliste qui regrette le « silence des autorités et l'absence de réponses adaptées de la ministre de la Santé. »
Dans le même temps, à Argenteuil, Agnès Buzyn était à l'hôpital Victor-Dupouy pour échanger avec les professionnels de santé, sur les changements dans la prise en charge des patients et leur orientation. Une venue discrète qui n'a pas manqué d'échauder certains grévistes : « Elle avait peur qu'on organise un comité d'accueil ? Elle a raison mais ça illustre bien son mépris », persifle une gréviste.
« Pour nous, la population est en danger »
Côté pompier, cette manifestation part également d'un « ras-le-bol face au manque d'écoute des autorités et de nos ministres », affirme Peter Gurruchaga. « Nos problèmes sont connus, manque de personnels et de moyens, mais on nous répond que tout va bien, qu'il y a eu de nouvelles embauches et que les nouvelles caméras que vont porter les pompiers en intervention vont tout changer. Mais pour nous, la population est en danger », assène le syndicaliste avant de sortir les chiffres : « En 2010, nous avons fait 95 000 sorties pour 1 100 pompiers. En 2018, nous avons fait 105 000 départs pour un effectif de 850 pompiers, mais personne ne semble voir le problème. » Et d'appeler à une convergence des luttes pour le 15 octobre à Paris « pour une manifestation nationale d'ampleur. »