L’emblématique cité du Château, ou cité bleue, du quartier du Val-Notre-Dame à Argenteuil, sera démolie en 2020. Pour la centaine de familles, il est temps de préparer le départ.
« Alors, ça va être quoi ton nouveau logement ? », plaisante Zouina, 40 ans, en s’adressant à une de ses voisines. « Ça sera un vrai château cette fois », lui rétorque cette dernière, dans un sourire. La destruction de la cité du Château n’arrivera pas avant un an, mais les habitants commencent à envisager l’après, avec plus ou moins d’inquiétude… « Ici, on connaît tout le monde. Ça va être comme commencer une autre vie », glisse Zoubida, 36 ans. Car les premiers déménagements pourraient avoir lieu dès le mois de mars, a annoncé AB Habitat lors d’une réunion publique organisée ce lundi.
D’ici quelques jours, trois permanences par semaine seront mises en place au sein de la Cité U, pour que le bailleur social puisse répondre à toutes les questions des habitants et mettre à jour les dossiers. « Selon leur typologie familiale et leur situation économique et sociale », les locataires se verront alors soumettre jusqu’à trois propositions, parmi les quelques 8 000 appartements du parc HLM d’Argenteuil.
108 logements détruits
« Ensuite, une commission attribue le logement et AB Habitat prend en charge financièrement le déménagement (NDLR : pour un montant maximum de 1 500 €) et les frais annexes d’installation », complète Pélagie N’Guessen, directrice de la proximité et des politiques sociales. Sur les 108 logements bientôt détruits, 99 sont actuellement habités.
« On espère que ça se passera bien, mais on a encore beaucoup d’interrogations, lâche Zouina. On ne sait pas où on va aller, on ne connaît pas le montant du futur loyer… » « Moi j’ai trois garçons, un qui est en maternelle, un en primaire et un au collège, explique Zoubida. Il faut que les trois soient à proximité, pour les amener à l’école, sinon ça ne sera pas possible. On ne peut pas être dans deux bus à la fois. »
« On était bien ici »
De son côté, le bailleur a tenu à rassurer les habitants. « On sera là pour répondre à tous les cas particuliers, explique Samuel Blanchard, chargé de mission à AB Habitat, avant de préciser : les loyers baisseront pour les locataires, car on va passer d’un loyer libre à un loyer conventionné. »
Un départ qui ne se fera pas sans pincement au cœur, selon Leslie, 41 ans, qui habite ici depuis près de 20 ans. « Malgré l’insalubrité, on était bien ici, on avait tous les services à côté, des commerces, l’hôpital… » Rachetée en 2017 par AB Habitat, cette cité de 5 étages, construite dans les années 1960, était tellement délabrée qu’elle ne pouvait être restaurée. Après sa démolition, près de 150 logements seront reconstruits.