Mercredi 6 décembre au petit matin, la Fondation a mené, avec l’association Emmaüs Solidarité, une action alertant les citoyens sur l’indignité des équipements urbains destinés à éloigner les personnes à la rue.
Plusieurs centaines d’affiches ont été collées dans les rues de Paris, Lyon, Marseille et Metz sur des lieux délibérément aménagés, avec une inventivité qui fait parfois froid dans le dos, pour empêcher les personnes les plus démunies de s’abriter ou de prendre un peu de repos.
#SOYONSHUMAINS
Au-delà de cet affichage sauvage, chacun de nous est invité à participer à la mobilisation sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SoyonsHumains, en postant une photo d’un dispositif de cet ordre.
Si le cliché est géolocalisé, le lieu sera répertorié sur le site soyonshumains.fr pour donner à voir et dénoncer l’ampleur du phénomène.
Il s’agit d’en mesurer la dimension, mais également de prendre conscience de la manière dont on considère les plus précaires dans notre pays.
« Au lieu d’empêcher les SDF de dormir ici, offrons leur un logement décent ailleurs ». Le message affiché par la Fondation est clair : des solutions existent mais elles ne passent en aucun cas par la déshumanisation des personnes sans domicile.
Ces dernières sont encore a minima 143 000 aujourd’hui en France, selon l’Insee (soit une augmentation de 50 % en 10 ans), qu’elles vivent à la rue, dans un bidonville ou dans un hébergement d’urgence. Un scandale auquel il est pourtant possible de mettre fin, comme la Fondation Abbé Pierre le montre dans son plan « Sans domicile : objectif zéro ! ».
Ce dernier repose principalement sur des piliers qui s’articulent autour de la mise en place d’une stratégie « Logement d’abord » qui fait du logement le point de départ vers l’insertion : la priorité donnée aux ménages les plus pauvres et modestes pour un quart des attributions Hlm, la production de 150 000 logements vraiment sociaux par an, la mobilisation renforcée du parc privé à des fins sociales, l’accueil digne et inconditionnel des personnes à la rue, quel que soit leur statut administratif, mais aussi une véritable stratégie de prévention des expulsions.
Autant d’ambitions qui demandent, pour être mises en oeuvre, une volonté politique forte et une mobilisation de moyens locaux et nationaux bien plus importants que ceux que nous connaissons aujourd’hui.