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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 20:18
>Île-de-France & Oise>Val-d'Oise>Argenteuil|Marjorie Lenhardt|16 mars 2017, 
«On n’a pas envie de partir d’Argenteuil, on a un travail, une vie ici, on n’a pas envie de changer ». Comme cet employé de Dassault Aviation à Argenteuil, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant l’usine, ce jeudi à la pause de midi, à l’appel de la CGT. Salariés des usines de Seclin, Poitiers et Mérignac, sous-traitants de l’avionneur, syndicalistes d’Airbus et élus de gauche se sont joints aux salariés de Dassault Argenteuil. Un certain nombre d’entre eux craint en effet que le plan de spécialisation des usines et donc de réduction de l’activité (impactant entre 200 et 300 salariés sur les 920 du site) à Argenteuil ne cache une volonté de fermeture du site dans les prochaines années. Car même si la direction affirme toujours le contraire (elle a assuré au maire d’Argenteuil qu’il n’y aurait pas de fermeture d’ici dix à quinze ans), les syndicalistes, eux, craignent que cette annonce ne tombe finalement après l’élection présidentielle. En attendant, les salariés font face à une fuite de leur activité, des départs de machines, des surfaces vides et des rapports hebdomadaires de leur direction indiquant que les résultats ne sont pas bons et que le fret entre les différents sites coûte cher. Le moral n’est donc pas au beau fixe. « On est très stressé, c’est dur de ramener ça le soir chez soi », confie Laurent, 43 ans. « Je préfère ne pas parler de ça à ma compagne pour ne pas l’inquiéter », ajoute Loïc, 44 ans. Les deux quadragénaires sont en première ligne puisqu’ils travaillent au sein de l’unité plomberie peinture qui sera transférée très prochainement à Seclin. Mais il est hors de question pour eux de partir. « Les agents de maîtrise sont passés dans le secteur qui va déménager pour sonder les éventuels volontaires au départ, explique Sébastien Bourdonnais, délégué syndical CGT. Sur les 106 salariés du secteur, un seul a dit oui ». « Pour l’instant, les départs sont sur la base du volontariat mais comme il y a peu de volontaires, on sera forcé de partir, s’inquiète Thierry. L’usine sera ensuite sous-employée pour qu’au final on nous dise qu’elle n’est plus rentable ». Le syndicat CGT cherche donc des solutions et, parmi celles-ci, l’idée d’un déménagement de l’activité à Saint-Ouen-l’Aumône. Mais pour l’heure, rien n’est sûr.
 
 Marjorie Lenhardt
leparisien.fr
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