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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 19:14
Argenteuil gangrené par 2 000 logements insalubres

 

Argenteuil, vendredi 21 octobre. 132 arrêtés d’insalubrité ont été pris par la municipalité dont 43 % se situent dans le quartier du Val-Notre-Dame, l’un des plus touchés par le phénomène. LP/M. Len

Des centaines de pavillons à l’abandon, de petits immeubles sous-scellés aux portes et fenêtres murées, des façades trouées… Voici le visage du quartier de la Porte-Saint-Germain en bord de Seine à Argenteuil miné par le logement insalubre. Dans la ville de près de 110 000 habitants, 7 000* personnes environ vivent dans des conditions indignes, logées par des marchands de sommeil ou autres propriétaires sans le sous. D’anciens Argenteuillais et Kabyles ayant acheté des bâtiments dans les années d’après-guerre, incapables parfois de payer les factures, comme l’eau.

« Un paysage honteux », pour Omar, commerçant dans la rue Henri-Barbusse où les pavillons vétustes alternent avec casses automobiles, ateliers de recyclage de batteries polluant les sols. Il y a un an, il a fait un signalement à la mairie pour faire sceller la maison en face de chez lui, squattée par une centaine de personnes. Depuis, elle est condamnée et vide mais le commerçant attend toujours sa démolition et surtout le projet de renouvellement urbain de l’ensemble du quartier (voir encadré).

La ville est gangrenée par près de 2000* logements insalubres avec une autre grosse partie se trouvant dans d’anciennes fermes du centre-ville et du secteur Jean Allemane.

Depuis fin septembre, une étude préopérationnelle de l’habitat est menée par une société de conseils en urbanisme et réhabilitation, Urbanis, pour opérer notamment un diagnostic complet. « D’ici à vingt ans, le quartier sera entièrement « relooké », promet le maire (LR) Georges Mothron. Les premières transformations auront lieu dans deux ou trois ans ».

Un « relooking » plus que nécessaire dans ce secteur situé au cœur du Val-Notre-Dame où l’on ne compte pas moins de 1 300* logements indignes concentrés dans la rue Henri-Barbusse principalement, autour de la cité du château et dans les rues adjacentes au site EDF. 49 arrêtés d’insalubrité y ont été pris sur 132 en tout. Deux hôtels ont été fermés et plusieurs autres sont surveillés.

Des procédures de préemption sont en cours, rue Henri-Barbusse et ailleurs. « Il faut changer le visage du quartier mais chaque chose a son prix. On préférerait négocier avec des promoteurs privés », souligne Lahoucine, propriétaire d’un pavillon en mauvais état où il loue des F 2 à 500-600€. Avec la multiplicité des acteurs publics et privés, « l’avancement du projet reste extrêmement difficile », avait concédé le maire lors du dernier conseil municipal.

*Chiffres d’une étude menée en 2010 par la municipalité précédente et valable encore aujourd’hui.

Porte Saint-Germain : un quartier à reconstruire

 

LP/M.Len

Les habitants de la porte Saint-Germain attendent le projet de réhabilitation depuis plus de dix ans. Mais entre l’actuelle municipalité de droite, qui souhaite raser une grande partie, et l’ancienne de gauche, qui voulait revaloriser l’existant, du retard s’est accumulé. Avec l’inscription du quartier dans le nouveau programme de renouvellement urbain et son classement en « opération d’intérêt national », de nouvelles subventions pourraient accélérer sa transformation. « J’ai de l’espoir, je vois des demandes des investisseurs y compris pour le logement », assure le maire (LR), Georges Mothron.

Dans le cadre du contrat d’intérêt national, la municipalité prévoit d’y construire 80 000 m² d’immobiliers d’entreprise et de 1500 à 2000 logements, dont 1 200 d’ici à 2020. « Les habitants disposant de baux réguliers seront relogés », assure le maire. « Il va falloir passer la seconde sur les permis de construire », s’insurge Philippe Doucet, député et conseiller municipal d’opposition (PS). La mairie a bloqué un permis de construire à AB-Habitat (dont il est le vice-président) qui prévoyait l’agrandissement de la cité du château (disposant de plus de 170 logements) en cours de rachat par le bailleur.

Le parlementaire a proposé au maire un plan de remplacement de 250 logements insalubres par 250 logements sociaux et 500 en accession à la propriété. Mais le maire préfère diluer le logement social dans le reste du collectif avec des immeubles à taille humaine.

  leparisien.fr

 

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