L’association « Un abri qui sauve des vies » recherche un toit dans le département pour une femme victime de violences et ses deux enfants.
L'appel lancé est impérieux et important. L'association de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales « Un abri qui sauve des vies » recherche de façon très urgente un hébergement* dans le Val-d'Oise. Celui-ci doit permettre de mettre en sécurité une femme et ses deux enfants en bas âge, aujourd'hui en danger.
« Cela peut être un logement entier ou une cohabitation si la place est suffisante, précise Charlyne Péculier, présidente d'Un abri qui sauve des vies. Il peut être proposé par des particuliers mais aussi par des hôtels ayant des chambres vacantes, des propriétaires de gîtes ou d'Airbnb tant qu'ils sont en bon état. »
« La demande a explosé »
Dans tous les cas, le principal critère est la mise à disposition gratuite du logement. « Nous pouvons indemniser les charges mais il doit être prêté gracieusement », précise la jeune association qui travaille en partenariat avec d'autres associations existantes d'écoute des femmes victimes de violences.
En effet, l'initiative est née pendant le premier confinement pour réagir face à la hausse du nombre de violences intrafamiliales. « Au départ, nous étions seulement quatre étudiants. On avait peu de moyens et la demande a explosé. C'était trop pour nous seuls, explique Charlyne Péculier. Depuis on s'est structuré : nous avons créé l'association en juillet et repris l'activité en novembre avec désormais 85 bénévoles et plus de 200 logements dans toute la France. »
Un réseau qui a déjà permis à plusieurs femmes de trouver un abri. « Ce n'est pas toujours simple mais avec les fêtes ça n'aide pas du tout pourtant c'est une situation d'urgence absolue », souligne la responsable.
Compléter des dispositifs existants
La période mais également la concentration des demandes. « En Ile-de-France et en Normandie. De fait sur ces régions on commence à saturer pour pouvoir accueillir de nouvelles personnes », indique Charlyne Péculier.
Une action qui vient compléter des dispositifs existants comme ceux de Du Côté des Femmes dans le Val-d'Oise. La structure val-d'oisienne ouverte en 1984 proposait en 2019 107 places d'hébergement pour les victimes et leurs enfants et espérait en compter 40 de plus en cette fin d'année.
Mais toutes les associations luttant contre ce fléau font le même constat : il y a toujours un manque criant d'hébergement en France bien qu'on dénombre ce 31 décembre 97 féminicides en 2020 selon le collectif Nous Toutes, 146 en 2019.
Selon le rapport « Où est l'argent pour mieux les femmes victimes de violences ? » de la Fondation des femmes, publié en novembre dernier, ce sont ainsi 2 000 places d'hébergement supplémentaires, spécialisées, non mixtes et sécurisées qui sont jugés indispensables par les associations de terrain.
*Si vous avez un logement vous pouvez contacter l'association Un abri qui sauve des vies au 06.27.94.09.54 ou par mail contact@unabriquisauvedesvies.fr