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14 décembre 2020 1 14 /12 /décembre /2020 20:11
 

 

Cette commune n’a pas construit un seul logement de ce type au cours des trois dernières années. Elle règle une pénalité de 340 000 euros par an.

 Auvers-sur-Oise. Aucun logement social n’a été construit au cours des trois dernières années, malgré les objectifs fixés par l’Etat. Auvers-sur-Oise. Aucun logement social n’a été construit au cours des trois dernières années, malgré les objectifs fixés par l’Etat. LP/Marie Persidat

 

Si l'on en croit le palmarès publié il y a quelques jours par la Fondation Abbé Pierre, concernant l'application de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), Auvers-sur-Oise fait figure de cancre. La commune est montrée du doigt, se trouvant à la troisième place du classement national des villes « ayant des taux d'atteinte de l'objectif les plus bas ».

Concrètement, cela ne veut pas dire qu'Auvers figure parmi les villes comptant le moins de logements sociaux par rapport à sa taille (avec 7,96 % elle n'est sans doute pas la plus mauvaise élève du Val-d'Oise). Mais ce score indique en revanche que la ville n'a pas du tout appliqué les préconisations de la préfecture durant ces dernières années.

Aucun logement construit en trois ans

Entre 2017 et 2019, elle était censée construire 169 logements sociaux. Mais elle n'en a finalement aménagé… aucun. « Auvers est un village classé, explique la maire, Isabelle Mézières, membre du collectif créé pour demander la révision de la loi SRU. Nous sommes confrontés à deux ministères : celui du Logement et celui de la Culture, avec l'architecte des bâtiments de France. Aujourd'hui, j'ai 55 logements sociaux bloqués. Le plus ancien est de 2006. Aujourd'hui, on paye 340 000 € par an de pénalités. Avec ces pénalités, je suis incapable d'entretenir le patrimoine de la ville. Cette loi met les villes en danger. Nous ne sommes pas écoutés et pas aidés. »

Une question de volonté politique pour l'opposition

Pour l'opposition, cette situation relève d'une volonté politique. Alain Zimmerman, élu (DVG) au conseil municipal, en veut pour preuve les chiffres des années précédentes.

« Entre 2008 et 2010, la préfecture a demandé à la ville de construire 66 logements sociaux, 79 ont été réalisés. Entre 2011 et 2013, 93 ont été réalisés pour 85 prévus. Puis en 2014, la nouvelle maire arrive aux commandes et seuls 24 logements sur 131 sont construits, et encore il s'agissait de projets antérieurs. Et aujourd'hui on arrive à zéro. » Alain Zimmermann estime que des programmes seraient pourtant envisageables : « Il y a des terrains, dont certains appartiennent à la mairie ou même à des bailleurs sociaux, mais rien n'est fait. »

Huit autres communes n'ont pas atteint les objectifs

Le cas d'Auvers-sur-Oise n'est pas isolé dans le Val-d'Oise. D'après les dernières informations communiquées par la préfecture, le département compte 35 communes ayant toujours moins de 25 % de logements sociaux.

Parmi elles, 26 ont réalisé 100 % de leurs objectifs pour la période 2017-2019. Les neuf autres font l'objet d'une « procédure contradictoire », c'est-à-dire que leur situation est examinée au cas par cas par une commission. La préfecture a déjà acté la création de ces commissions pour quatre villes : Auvers-sur-Oise, Enghien-les-Bains, Montmorency et le Plessis-Bouchard. « On nous montre du doigt, on nous pénalise », regrette Gérard Lambert-Motte, maire (LR) du Plessis-Bouchard, qui doit régler chaque année 400 000 € de pénalités.

La procédure devrait également suivre pour les cinq autres dont le nom n'est pas encore connu. Le préfet doit signer les arrêtés de carence avant le 31 décembre, la liste finale des communes carencées sera donc connue début janvier.

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