« En seulement cinq ans, Ppg a vidé de sens cette entreprise, en transférant nos savoir faire, prérogatives et clients sur un site en Angleterre », dénonce le syndicat.
« En seulement cinq ans, Ppg a vidé de sens cette entreprise, en transférant nos savoir faire, prérogatives et clients sur un site en Angleterre », dénonce le syndicat, qui a lancé une pétition.
L’annonce de la fermeture de l’usine Ppg Sealants Europe (ex-Le Joint Français – Hutchinson) d’ici juin 2021, avec la suppression de 208 postes, fait des vagues.
Pétition
Dans une pétition sur change.org, adressée au Pdg, la Cgt dénonce le choix que le groupe industriel justifie par la situation économique.
L’usine, qui emploie 60 % d’ouvriers (soit 125 personnes sur 208 au total), produit des mastics pour l’industrie aéronautique et l’automobile.
« Le site historique du Joint Français Hutchinson, à Bezons depuis 1905, avait été racheté par cette entreprise américaine, qui promettait de faire perdurer le savoir faire français (...) En seulement cinq ans, Ppg a vidé de sens cette entreprise, en transférant nos savoir faire, prérogatives et clients sur un site en Angleterre. »
Délocalisation en Europe
Selon un élu Cgt de l’entreprise, la production des mastics pour l’automobile sera délocalisée en Espagne et celle pour le marché aéronautique sera transférée en Angleterre.
Alors que selon le porte-parole de Ppg, François Rambié, le site de Bezons est devenu « le moins compétitif », selon la Cgt, le rapport d’expertise sociale et économique réalisé par un cabinet indépendant en 2019 présente « un bilan économique très rentable et durable ».
En décembre 2018, des salariés dénonçaient le départ de plusieurs unités de production aux États-Unis et en Angleterre et déploraient le manque d’investissements.
Pour le syndicat, les explications de l’entreprise, qui justifie sa décision par les conséquences de la crise sanitaire, qui ont affecté les secteurs de l’aéronautique et de l’automobile, ne tiennent pas.
« Le numéro un mondial en peinture Ppg a profité de l’opportunité Covid-19. »
Avant de conclure :
« Comment peut-on laisser partir une entreprise historiquement française, avec un tel savoir faire au moment où tout le monde parle de redévelopper l'industrie locale pour redonner du sens a la production ? »
La Cgt explique que « les salariés de Bezons se battront pour le maintien de leurs emplois jusqu’au bout ».
Les négociations portant sur les mesures d’accompagnement devraient se dérouler jusqu’en janvier 2021.
Un cabinet de reclassement a été prévu pour faciliter les mobilités externes comme internes car le groupe Ppg possède plusieurs autres usines en France.
Quel avenir pour le site ?
La maire (Ps), Nessrine Menhaouara, qui se dit « très attachée à la préservation d'un tissu industriel de proximité » et met en avant « les possibilités d'attractivité de notre zone d'activité », tente de trouve une solution pour l'avenir du site. « C'est toutes et tous ensemble que nous devons travailler à une solution et toutes les bonnes volontés, et avant tout celle de l'État, sont les bienvenues. »
Ppg annonce, de son côté, être à la recherche d’un repreneur.