Par Rémi Brancato, France Bleu ParisMercredi 15 novembre 2017 à 20:09
Plusieurs dizaines de véhicules de plusieurs organismes HLM ont roulé ce mercredi après-midi entre Saint-Denis et les Invalides, à Paris, contre la baisse des APL et des loyers. Les offices craignent de ne plus pouvoir entretenir, rénover ou construire de nouveaux logements.
Une nouvelle mobilisation pour les offices HLM, qui dénoncent toujours la baisse des APL et la baisse des loyers demandée par le gouvernement pour compenser. Selon eux, le projet de loi de finances pour 2018 prévoit 500 millions d'euros de pertes pour les recettes des bailleurs sociaux, ce qui compromettrait la construction de 20 000 nouveaux logements.
Une vingtaine d'offices de toute l'Île-de-France ont participé au cortège de plusieurs dizaines de véhicules parti en début d'après-midi de Saint-Denis pour se rendre place Vauban, à Paris, devant les Invalides.
Yves Nédelec, le directeur général de Seine-SAint-Denis Habitat, estime à 10 millions d'euros la perte de son office, l'équivalent de l'investissement annuel dans les programmes de l'ANRU (agence nationale de rénovation urbaine). "On a par exemple une grande barre qu'on envisageait de démolir dans le quartier des 4000 à la Courneuve, on ne sait pas si on pourra le faire" dit-il.
"La destruction du modèle HLM" dénonce un président d'office
Emmanuel Macron a pourtant promis de passer à 10 milliards les crédits de l'ANRU, une annonce qui ne convainc pas. "Lors de l'ANRU 1 il y avait 12 milliards d'euros, qui avaient permis de lever 42 milliards d'euros avec d'autres partenaires, dont les offices HLM" explique Anthony Daguet, premier adjoint à la maire d'Aubervilliers et président de l'OPH (office public de l'habitat) de la ville. "Si les offices HLM sont par terre, on n'aura que les 10 milliards" estime-t-il.
Anthony Daguet n'est pas convaincu par les annonces d'Emmanuel Macron sur l'ANRU
Pour lui, ce projet du gouvernement c'est "la destruction du modèle HLM tel qu'il est fait et de la capacité nette à ne sortir ne serait-ce qu'un euro pour construire du logement".
Le cortège comptait plusieurs dizaines de véhicules. Rémi Brancato
Les offices ont prévu de manifester devant le Sénat le 23 novembre, quand les sénateurs examineront le projet de loi de finances pour 2018.