Des dirigeants et salariés de plusieurs offices HLM d'Ile-de-France ont manifesté mercredi à Paris contre le projet de budget qui prévoit une baisse drastique de leur ressources financières, avec l'intention de "faire plier" le gouvernement.
Les manifestants ont constitué un cortège automobile, encadré par la police, qui s'est élancé en début d'après-midi de Saint-Denis, au nord de Paris, avant d'emprunter le périphérique puis de traverser la capitale d'Est en Ouest.
Les véhicules ont marqué un arrêt à 16H00 derrière l'Hôtel des Invalides, où un journaliste de l'AFP a constaté la présence de plusieurs dizaines de voitures et camionnettes et d'une grosse centaine de participants.
"On va se mobiliser (et) on va faire plier ceux qui pensent qu'on peut révolutionner un modèle et le foutre par terre, parce que c'est ça qui nous est promis", a lancé Sébastien Longin, directeur de Plaine Commune Habitat, qui gère 18.000 logements dans neuf villes de Seine-Saint-Denis.
Le gouvernement entend en effet réduire de 1,7 à 2 milliards d'euros les dépenses publiques consacrées au logement en 2018, en imposant notamment des baisses de loyers et des hausses de prélèvements aux offices HLM.
"Rien qu'en Ile-de-France, ce sont 43.000 emplois qui sont menacés parce qu'on ne pourra plus construire et rénover autant", a affirmé M. Longin.
Les visites d'Emmanuel Macron lundi à Clichy-Sous-Bois et Tourcoing, n'ont pas convaincu les organismes HLM. "J'ai écouté le président nous expliquer qu'il fallait réinvestir les quartiers populaires et je me suis demandé si c'était un cynisme de plus", a déclaré Carine Delahaie, président d'Opaly, qui gère 5.500 logements à Arcueil et Gentilly (Val-de-Marne).
"D'un côté, il veut réinvestir les quartiers populaires, de l'autre il est en train de détruire les bailleurs sociaux. Une fois de plus, il nous trimballe", a-t-elle ajouté.
Quant au doublement promis des crédits de l'Etat pour la rénovation urbaine, qui seront portés à 10 milliards d'euros pour des programmes courant jusqu'en 2031, "si les offices sont à terre, ils mettront zéro euro (...) Il y aura dix milliards et pas un euro de plus", a prévenu Anthony Daguet, président de l'office HLM d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis, 8.000 logements).
La mobilisation va se poursuivre à l'occasion du congrès des maires de France lundi et mardi à Paris, puis de l'examen du projet de budget pour 2018 au Sénat.
"On va organiser une nouvelle manifestation au Sénat le jeudi 23 en début d'après-midi", a annoncé Jean-Luc Bonabeau, directeur de l'office HLM de Montreuil (Seine-Saint-Denis, 11.500 logements).