En matière de logement, Emmanuel Macron cherche à créer un «choc de l’offre» mais c’est peut-être à un choc tout court que les maires d’Ile-de-France vont être confrontés. Michel Cadot, préfet de la région, a annoncé ce lundi la tenue d’une série d’ateliers territoriaux du logement destinés à recadrer leurs idées.s
Certes, le préfet reconnaît que la construction de logements ne se porte pas trop mal dans la région capitale avec «plus de 70 000 logements produits ou mis en chantier cette année». Mais il y voit d’abord «le résultat d’une dynamique qui s’est bien améliorée depuis plusieurs années». Et qui est surtout «due à la mobilisation du foncier de l’Etat». En clair, c’est parce que ce dernier a libéré certains de ses terrains que les résultats sont là. «Nous sortons d’une phase qui a bénéficié d’un engagement public assez fort», a résumé le préfet Cadot.
Désormais, prévient-il, «il faut que les élus prévoient de faire davantage d’efforts dans leur PLU. Aujourd’hui, leurs objectifs sont trop limités». D’où l’idée de mettre les élus et les services de l’Etat autour d’une table lors des ateliers. La démarche suppose «un dialogue sur ce sujet toujours un peu compliqué avec les maires et les présidents d’établissements publics territoriaux [les subdivisions de la Métropole du Grand Paris, ndlr]». Le préfet reconnaît que lorsque l’Etat parle de logement aux édiles, il s’avance dans un «contexte de suspicion». Les diverses menaces macroniennes de confier la signature des permis de construire aux préfets dans les zones tendues n’a pas échappé aux maires.
Avec les ateliers, l’Etat entend commencer par convaincre. «Nous avons fait un gros travail de préparation, a détaillé Michel Cadot. Les thèmes seront précisés jeudi et nous allons fournir des dossiers, expliquer les outils qui existent.» Une formation pour élus ? Un discours de la méthode plutôt. Il s’agit de rappeler aux maires de la région capitale qu’ils ne sont pas seuls au monde. «Le logement ne peut se faire que dans un constat qui est local mais s’inscrit dans un contexte plus global.» Bref, les maires sont invités à regarder autour d’eux. Alors qu’aujourd’hui, le «schéma des élus est plutôt défensif».