Ce samedi, à Argenteuil, près de deux cents personnes ont crié à la censure dans le parc de l’hôtel de ville. Tous mobilisés contre le choix de la mairie de déprogrammer la projection de deux films au sujet jugé trop polémique.
Le cinéma municipal Le Figuier Blanc avait choisi de diffuser « La Sociologue et l’ourson », un documentaire qui revient sur les débats autour du mariage pour tous, et le film « 3 000 nuits ». Ce dernier aborde l’incarcération d’une Palestinienne dans une prison d’Israël.
« On lâche rien, on lâche rien à Argenteuil ! », scande la foule en chœur, entraînée par Kaddour, chanteur du groupe HK et les Saltimbanks. « Non à la censure ! » s’affiche sur les ballons et les pancartes de ce rassemblement festif organisé à l’appel de l’Association de défense du cinéma indépendant (ADCI) et l’Association Solidarité Palestine (ASP). Au menu : danses, chants et prises de paroles.
(LP/A.C.)
« Nous voulons faire une démonstration simple : il n’y a pas de danger à projeter ces films dans la ville. Les Argenteuillais ne sont pas plus c… que les autres. Deuxièmement, on ne peut pas, à un moment de l’année, être pour la liberté d’expression, et ensuite assumer la censure d’œuvres culturelles », clame Omar Slaouti, le président de l’ASP. Les organisateurs n’ont que moyennement apprécié l’argument avancé par le maire pour justifier sa décision. Pour Georges Mothron (LR), de tels sujets « peuvent rapidement mettre le feu aux poudres dans une ville comme Argenteuil ».
Pour Mathias Thery, il était inconcevable de ne pas être présent. « Je suis très solidaire des deux associations locales. Je me dis heureusement qu’il y a des gens qui viennent défendre la liberté d’expression ! »
De nombreux représentants de la communauté associative et culturelle avaient aussi fait le déplacement : Act Up-Paris, l’ONG Acceptess Transgenres ou encore l’Observatoire des libertés. « Ce n’est qu’une étape. Nous exigeons la reprogrammation des deux films à Argenteuil », précise Laurence Conan, présidente de l’ADCI.