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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 18:47
Le 115 saturé : pas assez d'hébergements d'urgence pour les sans-abris
Le Parisien | 05 Déc. 2014, 11h01 | MAJ : 05 Déc. 2014, 12h36
 
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<strong>ILLUSTRATION.</strong> La F&eacute;d&eacute;ration nationale des associations d'accueil et de r&eacute;insertion sociale (FNARS) lance un cri d'alarme face &agrave; la p&eacute;nurie des logements d'urgence. En 2012 la France comptait 112.000 SDF, dont 31.000 enfants.ILLUSTRATION. La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) lance un cri d'alarme face à la pénurie des logements d'urgence. En 2012 la France comptait 112.000 SDF, dont 31.000 enfants.Thomas Coex

La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) lance un cri d'alarme face à la pénurie de logements d'urgence. Les nombreuses demandes au 115 ne sont pas satisfaites alors que sévit une vague de froid sur tout le territoire.  
  
Le 115 de Haute-Garonne a ainsi pris la décision d’un mouvement de grève de deux heures lundi 8 décembre après-midi, comme ultime alerte face au silence gouvernemental sur la crise de l’hébergement, explique la FNARS (*).

Actuellement, à Toulouse, 250 personnes sont à la rue sans solution chaque jour avec un taux de réponse négative de 95 % au 115. Dans ce département et malgré la crise, l’Etat a diminué les capacités d’accueil mobilisées cet hiver. 

Mais la situation est également critique dans d’autres territoires selon la fédération. A Lille, par exemple, plus de 500 personnes restent sans solution malgré leur demande au 115. Mais aussi à Lyon, où 170 personnes en moyenne n’obtiennent pas de solution d’hébergement et enfin à Bordeaux qui enregistre que 100 personnes sont sans solution, soit 62 % de refus chaque jour au 115. La région parisienne n'est  pas en reste, le Val-d’Oise, compte plus de 200 personnes sans solution. Cette situation dramatique touche également des territoires moins urbains, jusque-là moins tendus comme l’Oise, la Charente ou encore la Saône-et-Loire.

Garantir la «non remise à la rue forcée»

«Comme chaque année, l’Etat attend une chute drastique des températures pour ouvrir des places de fortune dans des gymnases et des lieux précaires et les refermer dès que le thermomètre remonte, souligne la FNARS. Pour sortir de la gestion saisonnière de l’exclusion qui alimente une crise humanitaire sur les territoires, il est urgent que l’Etat et les collectivités locales s’engagent à ouvrir toute les places disponibles sans attendre les grands froids.»

La FNARS  demande ainsi à l'Etat de garantir la «non remise à la rue forcée» des personnes le matin, avec un accueil digne et une orientation rapide vers des solutions pérennes» et « à lancer un plan d’urgence sur les territoires en tension», visant à la mobilisation du parc social et privé pour loger et héberger les sans-abris de manière durable. Au-delà de ces mesures d’urgence et pour éviter la triste répétition des crises chaque hiver, les associations de solidarité demandent au gouvernement une loi de programmation de logements très sociaux et d’hébergements pérennes.

Depuis 2001, le nombre de SDF a augmenté de 44%

Dans son «Portrait social de la France», l'Insee dévoilait il y a peu la «grande diversité» de la population de sans-domicile en France, à partir d'une enquête sur les personnes ayant fréquenté les services d'hébergement ou de restauration dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants, au premier trimestre 2012. Les personnes dites sans-domicile sont celles privées de logement personnel, qui dorment dans un endroit non prévu pour l'habitation (rue, jardin public, gare, squat, etc.) ou sont hébergées dans des centres d'urgence ou d'autres structures pour des durées plus longues.

Cette population, généralement mal connue, avait fait l'objet d'une première enquête en 2001: depuis, le nombre de SDF a augmenté de 44%, pour s'établir à 81 000 adultes, accompagnés de 31 000 enfants. Le chiffre ne couvre pas toute la réalité des sans-domicile, certainement plus nombreux, si l'on inclut notamment ceux qui ne fréquentent aucun service d'hébergement ou de restauration, et ceux vivant dans des communes rurales ou de moins de 20 000 habitants.


(*)NDLR: La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) est une fédération française d'organismes et d'associations proposant aux personnes en situation de grave détresse sociale un accueil, un hébergement et une aide à la réinsertion sociale.

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