EXCLUSIF. Les Français font face chaque mois en moyenne à 1 095 euros de charges fixes, contre 1 059 euros il y a un an, selon la quatrième vague de l’Indice des dépenses contraintes Lesfurets.com/CSA Research que nous dévoilons. Soit jusqu’à 80 % des revenus des ménages les moins aisés.
Mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat et les dépenses contraintes, depuis ce mercredi les automobilistes paient 20 centimes de plus par litre de carburant. LP/Frédéric Dugit
L’eau, l’électricité, le loyer ou le prêt immobilier, le crédit auto, les différentes assurances, le carburant ou encore les abonnements téléphone ou Internet. Chaque mois, les foyers français doivent faire face à une ribambelle de dépenses contraintes. Souvent des prélèvements qui viennent amputer, avant même le 10 du mois, le budget. Des figures imposées qui pèsent lourd.
Ainsi, selon la quatrième vague de l’Indice des dépenses contraintes réalisée par le comparateur Lesfurets.com en partenariat avec l’institut CSA Research, une enquête réalisée en ligne début octobre auprès d’un échantillon représentatif, ces charges fixes représentent en moyenne 1 095 euros mensuels en hausse de 3,6 % sur un an (1 059 euros en 2021). Soit 35 % de leur budget en moyenne.
Le mur des charges fixes pour les plus pauvres
Mais le poids de ces dépenses contraintes est totalement différent selon le niveau de revenus des ménages. Pour les plus modestes, c’est un véritable boulet au pied qui réduit considérablement le champ des possibles à peine leur salaire et les différentes aides sociales arrivés sur le compte bancaire.
Les plus pauvres ont ainsi un montant de 1 017 euros par mois de dépenses contraintes soient 80 % de leurs revenus nets moyens. Les plus aisés ont un peu plus de dépenses contraintes (1 209 euros) mais ils n’y laissent que 17 % de leur budget, signe que leur reste à vivre est beaucoup plus important. Le fossé est énorme.
Les jeunes sont, eux aussi, impactés. « Les 18-24 ans subissent une très forte augmentation de leurs charges fixes, 256 euros de plus en un an, ce qui représente maintenant 51 % de leurs revenus nets moyens », souligne Cédric Ménager, directeur général des Furets.
Parmi les dépenses qui augmentent le plus, le poste du loyer/crédit immobilier passe de 656 euros à 680 euros par mois, l’électricité et le gaz de 90 à 97 euros et le poste transports de 232 euros à 245 euros, essentiellement à cause du coût des carburants et des cotisations d’assurance automobile.
En Occitanie et dans les Hauts-de-France, un reste à vivre moins important
Avec 1 187 euros de dépenses mensuelles contraintes, l’Île-de-France est la région où elles sont les plus onéreuses avec le poste du logement qui pèse pour plus de 800 euros. Une dépense lourde en partie compensée par des dépenses de transport moins élevées grâce à un maillage dense des transports en commun.
A contrario des deux régions qui complètent le podium, les Pays de la Loire (1 183 euros) et la Bourgogne Franche-Comté (1 165 euros) où les dépenses liées aux transports culminent à 260 euros et plus, soit quelque 50 euros supplémentaires par rapport à l’Île-de-France.
Mais c’est en Occitanie et dans les Hauts de France que le poids de ces charges fixes est le plus important : 40 % des revenus nets mensuels moyens. Les habitants y ont donc un reste à vivre moins important que la moyenne des Français.
Les abonnements de loisirs, bientôt une charge fixe ?
Netflix, Amazon Prime, Disney +, Spotify, Deezer, cinéma ou salle de sport… Les Français dépensent chaque mois en moyenne 41 euros pour leurs abonnements liés aux loisirs. Le budget monte même à 63 euros pour les 18-24 ans. Pas des dépenses contraintes au sens strict mais devenues pour certains quasiment incontournables.
« Plus d’un tiers (34 %) des Français nous dit qu’il leur serait difficile de se passer de leur plate-forme de streaming vidéo, précise Cédric Ménager. Comme pour l’abonnement Internet qui n’était pas une dépense contrainte mais ça l’est devenu. Peut-être est-on en train de prendre le même chemin. »
En 2023, ça n’ira pas mieux
Avec des taux de crédit immobilier qui s’envolent, des tarifs du gaz et de l’électricité qui vont augmenter de 15 % au 1er février et la remise sur les carburants qui vient d’être allégée et qui promet d’être davantage ciblée à partir du 1er janvier, l’année 2023 ne s’annonce pas meilleure pour le pouvoir d’achat des Français. « D’autant qu’il y a une sorte d’inflation embarquée par les assureurs qui n’ont pas encore répercuté la hausse des coûts, notamment de réparation automobile, auxquels ils font face. »
Et pour essayer d’améliorer leur reste à vivre, les ménages n’ont pas un éventail de solutions très large. Impossible de négocier son loyer. La réduction de la facture d’eau ou d’électricité ne peut passer que par la modulation de sa consommation. Il reste les frais bancaires que l’on peut éviter en passant par une banque en ligne ou en choisissant une banque mieux-disante. Ou encore les assurances. « Avec les augmentations qui s’annoncent, il faut comparer, prêche Cédric Ménager. En changeant d’assurance auto, habitation et santé, il est possible d’économiser jusqu’à 750 euros par an. »